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Beignets de tomates vertes

Titre : Beignets de tomates vertes

Auteure : Fannie Flagg

Maison d'édition : J'ai lu

Genre : Littérature étrangère (américaine)

Nombre de pages : 403

 

 

Pour la petite histoire :

 

Reçu à Noël de je ne sais même plus quelle année, Beignets de tomates vertes a dormi un paquet de mois sur l'étagère de ma bibliothèque avant que je ne me décide à le lire. J'avais envie d'un bon livre, peu importe le genre, juste une belle histoire qui ne me décevrait pas. C'est la sœur de ma tante par alliance (ça va vous suivez ?) qui me l'a offert en me disant : avec lui, tu ne pourras pas être déçue. Heureusement, elle ne m'a pas menti... sinon allez savoir ce que je lui aurait offert pour Noël prochain !

 

 

Quatrième de couverture :

 

" Le Whistle Stop Café était le foyer de tous ceux qui n'en avaient pas, c'était là qu'on se retrouvait tous, c'était là qu'était la vie. "

 

Evelyn Couch, femme au foyer vivant mal l'approche de la cinquantaine, se rend chaque semaine dans une maison de retraite où elle se lie d'amitié avec Ninny Threadgoode, fringante octogénaire qui lui raconte ses fabuleuses histoires de jeunesse. Nous voici en Alabama, dans les années 1930. Commence alors l'aventure du Whistle Stop Café, bientôt connu de tous les laissés-pour-compte du pays pour être le refuge idéal contre les rigueurs de l'époque.

 

Peu à peu, les personnages de cette vivifiante épopée deviennent pour Evelyn mieux que des amis : des modèles. Rassérénée par le récit de la vieille dame, ode à la joie, à la fraternité et à la résilience, notre héroïne reprend le dessus sur sa vie. Suivant les conseils de Ninny, elle va enfin pouvoir se confronter à ses peurs et retrouver le goût du bonheur.

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

Comme on dit dans le milieu du livre... voilà un sacré bon bouquin ! Je ne saurais pas expliquer précisément pourquoi, mais durant ces 403 pages, j'ai été incapable de ne pas les tourner les unes après les autres (ce qui est tout de même plus pratique pour lire vous me direz). Il y a du suspense, un peu, mais rien de décoiffant, des personnages aussi attachants que nombreux (faut suivre), des intrigues qui se dispersent... mais ça ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture de bout en bout, jusqu'à la fin.

 

Alors, par où commencer ? Beignets de tomates vertes est un roman qui s'inscrit  dans la fameuse liste des récits à double temporalité. Je suis autant croyante que pratiquante à ce sujet, et comme souvent ça fonctionne carrément bien ! Au début, j'ai presque fatalement préféré le point de vue de notre première narratrice : Ninny Threadgood, qui nous raconte le Whistle Stop café. J'ai adoré me sentir bercée par ces vieilles histoires, lointaines et passées, de sorte qu'on sait déjà qu'on va nous raconter le meilleur. Ça a un côté très apaisant je trouve. En parallèle, la vie étriquée et apathique d'Evelyn fait forcément pâle figure, mais peu à peu, sa quête intime de femme va la révéler à elle-même (et à nous dans la foulée) et nous faire l'apprécier davantage.

 

À mes yeux, le point fort de ce beau roman reste tout de même le Whistle Stop café et la famille Threadgood, ainsi que leur entourage. Ce village d'un temps révolu, ces destinées contrariées, malmenées mais parfois touchées par l'amour et la beauté... ça éveille la nostalgie, même pour un lieu, une époque et des personnes que nous n'avons jamais connu. Sous la délicate et habile plume de Fannie Flagg, on ne peut que s'attacher à tous ces personnages, pourtant si nombreux. Souvent pour seulement quelques pages, nous sommes avec eux, pour les découvrir, les comprendre, eux et ce qu'ils représentent dans la société à laquelle ils appartiennent. Leurs histoires réussissent très bien à nous restituer ce contexte, entre ségrégation et misère, dans une Amérique où il faut savoir se contenter de peu. 

 

En parallèle de ces histoires d'une autre époque, celle d'Evelyn Couch, une femme au foyer qui a vécu toute sa vie dans un carcan trop serré. Un problème de société tout à fait différent : celui des femmes a qui l'on a ôté toute possibilité d'épanouissement sous prétexte de bienséance, et qui se retrouvent dépassées dans une société qui a avancée sans elles. Evelyn m'a profondément rappelée l'une de mes grands-mères, qui a vécu ainsi, entourée de ces limites conservatrices. Toutefois, Evelyn choisi d'essayer d'évoluer, de s'émanciper, et sa trajectoire m'a autant émue que plu !

 

In fine, Beignets de tomates vertes est pour moi une oeuvre touchante, prenante et tellement réaliste. J'ai aimé de tout mon petit cœur ses personnages. Comment ne pas garder en mémoire Idgie, Sipsey, Ruth, Buddy, Smokey, Stump... ainsi que leurs vies, leurs rêves et leurs espoirs... ce qu'ils ont été, comme ils ont pu. Et enfin, Evelyn et Ninny, deux narratrices pas comme les autres, avec lesquelles j'ai été ravie de partager mon temps.

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