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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Titre : Certaines n'avaient jamais vu la mer

Auteure : Julie Otsuka

Maison d'édition : 10/18 (éditeur d'origine : éditions Phébus)

Genre : Littérature contemporaine, étrangère

Nombre de pages : 143

 

 

Pour la petite histoire :

 

J'ai craqué sur ce roman dans un magasin (même pas une librairie en plus...), à cause d'un bandeau, et parce que c'était court... (tellement un choix de personne qui n'aime pas lire ça) Je me suis dit : "Aller, une petite lecture un peu péché qui fait plaisir." alors qu'en fait c'est carrément de la littérature. Quoi qu'il en soit, j'ai vraiment beaucoup aimé au final, et c'est ça qui compte, non ?

 

 

Quatrième de couverture :

 

Ces Japonaises ont tout abandonné au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir. Chœur vibrant, leurs voix s'élèvent pour raconter l'exil : la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli. 

 

D'une écriture incantatoire, Julie Otsuka redonne chair à des héroïnes anonymes dans une mosaïque de la mémoire éblouissante. Un roman bouleversant.

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

Ce que j'ai avant tout beaucoup aimé dans ce roman, c'est son style. Bien que je sais qu'il en existe, je n'avais jamais lu de fiction (enfin je crois) qui soit racontée à une autre personne que la première ou la troisième du singulier. Ici, l'auteure à choisie de donner sa narration à la première personne du pluriel, alors à mes yeux ça détonne un peu. Toutefois, ce choix est très judicieux, puisque l'histoire est racontée à travers les yeux de plusieurs femmes, qui semblent prendre successivement la parole à travers ce "nous", dans chacune des étapes de leur voyage vers, puis à travers les États-Unis.

 

Le récit est court, à peine 143 pages, ce qui permet de le dévorer rapidement, malgré le fait que la teneur de l'intrigue ne s'y prête pas forcément. L'histoire de ces femmes qui ont quitté leur Japon natal pour s'embarquer vers l'inconnu et un mariage plus qu'incertain est dure, la narration est posée, il n'y a pas véritablement d'intrigue... pourtant quelque chose m'a poussée à tourner les pages du début à la fin, même si je ne savais pas vraiment pour aller où. 

 

Ce qui m'a vraiment plu, c'est l'histoire de toutes ces femmes. Le récit se déroule étape par étape, au Japon d'abord, puis sur le bateau qui les emmène aux États-Unis, et enfin leur vie sur place, dans ce nouveau monde, avec leurs maris. Chaque "étape" est décrite à de nombreuse reprise, et la narration donne voix à chacune de ces femmes, ce qui donne la même scène, encore et encore, toujours à travers un point de vue différent, unifié par ce "nous". J'ai trouvé que cette façon d'écrire était incroyablement propice à faire venir les émotions. Comprendre cette palette de vécus, de moments difficiles, de moments d'espoir, de peur, de résignation ou de joie. Je me suis sentie au milieu de ces femmes dont j'ai découvert l'histoire.

  

Je ne m'explique pas forcément pourquoi j'ai autant aimé ce livre, très éloigné de mes styles de lectures habituelles, mais j'en garde un souvenir vif, parmi toutes ces vies que j'ai vu défiler sous mes yeux. J'ai été emportée avec elles, j'ai tremblé avec elles, je me suis sentie tellement concernée, et finalement j'ai reposé mon livre en me disant que je ne voulais pas les oublier.

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