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Chambre 368

Petite présentation :

 

Voici la nouvelle que j'ai écrite en Novembre dernier, pendant le second confinement, dans le but de répondre à l'appel à texte des éditions Arkuiris, qui avait pour thème : Sexe et sexualité du futur et d'ailleurs. Malheureusement, j'ai appris il y a quelques semaines qu'elle n'a pas été sélectionnée pour faire partie de l'anthologie. Malgré ça, j'apprécie mon texte et aimerais pourquoi pas avoir des retours à son sujet, si le cœur vous en dit ! Je m'excuse par avance si il reste des fautes d'orthographe et/ou de grammaire. Je l'ai faite relire par quelques amis, mais on est jamais à l'abri... et en plus j'ai remodifié quelques phrases derrière... hum, bref !

 

Pour celles et ceux que ça pourrait intéresser, je la mets également à disposition en version PDF dans la section "Nouvelle" de mon blog, accessible aux abonné.e.s de la newsletter. Elle vient donc rejoindre mes deux autres nouvelles déjà disponibles : Première rencontre et Ce choix.

 

Chambre 368 :

 

     Ses longs cheveux lui descendent jusqu’au milieu du dos. Ils sont blonds, lisses, uniformément répartis sur sa peau diaphane. Une frange garnit son front étroit, s’arrêtant quelques centimètres au-dessus de ses sourcils fins et délicatement dessinés. Ses yeux, bleus, légèrement en amandes, aux cils fournis et noirs, s’ouvrent et se referment régulièrement, au rythme de sa respiration. Elle a un nez fin, un peu arrondi sur le bout, qui domine une bouche pulpeuse. Ses lèvres sont certainement ce qu’il y a de plus érotique sur son visage. Elles sont recouvertes d’une fine couche de rouge à lèvres rosé assez mate, de telle façon qu’on pourrait croire qu’il s’agit de leur couleur naturelle.

     Elle est assise dans un large fauteuil couvert de tissu bleu roi, dont les motifs de fleurs brodés de fils argentés s’impriment doucement sur la peau de ses cuisses. Veillant à rester bien droite, elle ne laisse pas son dos s’appuyer sur le dossier arrondi qui l’entoure. Ses mains fines aux ongles impeccablement manucurés, recouverts d’une fine pellicule protectrice transparente, se tiennent l’une l’autre, posées dans un subtile effet négligé sur ses genoux. Elle a le buste fier, sa poitrine ressortant dans le fin tissu qui la recouvre.

     Une simple robe. C’est la tenue qu’elle a enfilé il y a quelques minutes, après avoir pris une longue douche salvatrice. Elle en possède plusieurs, en tous points identiques en dehors des couleurs : vert menthe, bleu myrtille, rouge fraise, rose bonbon… Cette fois-ci, elle s’est vêtue de la robe abricot. Comme les autres, elle est taillée des plus simplement, un col légèrement décolleté laissant apparaître la naissance de ses seins, puis une coupe droite épousant seulement par endroits les courbes voluptueuses de son corps féminin. Le vêtement s’arrête à mi-cuisses, dévoilant amplement ses belles jambes minces, qu’elle a décroisées en attendant celui qui doit la rejoindre.

     Ça doit bien faire un quart d’heure qu’elle patiente ainsi, figée, légèrement nerveuse. Elle ne sait pour ainsi dire rien sur celui qu’elle attend. Juste un nom : N-O-M-I. Aucune autre information supplémentaire. Toutefois, elle sait très bien pour quoi elle l’attend. Il va sûrement bientôt arriver.

     Elle fixe encore l’étroite porte noire qui ne semble faite pour laisser passer qu’une personne à la fois. En son centre, une plaque argentée indique un numéro : 368. C’est celui de la chambre. Sa chambre jusque-là. Une pièce qu’elle connaît plus que bien, dont les murs beiges, qui renvoient une lumière très douce, ne sont pas représentatifs de ce qui l’amène ici. Il aurait été certainement moins étonnant de trouver en ce lieu des couleurs vives et criardes… dans ce genre d’endroit, on ne s’attend pas à mieux. Mais le mobilier semble avoir été choisi avec soin.

     Il y a un large lit aux parures grises, brodées de motifs en spirales bleues, dont les oreillers semblent confortables et les draps fins, faciles à faire glisser sur la peau. Autour de ce lit qui occupe une place importante, il y a à gauche la porte qui mène à la petite salle de bain où elle s’est douchée un peu plus tôt, et à droite une table de nuit pourvue de plusieurs tiroirs. Ils sont tous fermés mais contiennent ce dont pourraient avoir besoin les occupants de la chambre. Enfin, il y a une commode où se trouvent une partie de ses robes, surmontée d’une large lampe en porcelaine, contre le mur où se situe la porte noire, et le fauteuil, où elle se tient toujours aussi droite.

     Il n’y a pas d’horloge ou le moindre indicateur de l’heure qu’il est dans la chambre, mais si c’était le cas il indiquerait qu’il est à peine plus de quatorze heures. Ce que ne reflète pas non plus la lumière du jour, prisonnière à l’extérieur, loin des quatre murs beiges. C’est le moment en tout cas où la poignée de la porte noire se met enfin à tourner, révélant l’instant suivant l’arrivée de la personne qu’elle attend.

     - Bonjour, Paola, dit-il en refermant derrière lui sans un bruit.

     Elle a le visage levé vers lui, ses lèvres lui dédiant un sourire doux, accueillant. Elle ne prononce toutefois pas le moindre mot, ni ne bouge de son fauteuil. Le voir arriver lui confère un étrange sentiment, une sorte de soulagement, bien qu’elle en ignore la raison.

     Il s’avance vers elle, lui donnant l’occasion de le détailler. Il n’est pas très grand, sûrement moins qu’elle ne l’est. Il porte des vêtements assez neutres. En haut une large chemise blanche qui laisse assez mal deviner les caractéristiques de sa morphologie. Quant à ses jambes, elles sont chacune enroulées depuis la taille dans un tissu épais, brun foncé, jusqu’à ses pieds, assez larges, dissimulés dans des chaussures noires.

     Sa peau pâle et bleutée scintille légèrement, lui donnant un air mystique au regard de Paola qui n’avait jamais rencontré d’être tel que lui. Ses yeux, situés en bas d’un front très large, sont d’un noir profond, sans iris. Il n’a pas de sourcils, ni de cils, seulement ses grands yeux posés sur elle. Sa bouche, de la même couleur que le reste de sa peau, se dessine à peine, marquée seulement par la présence de deux incisives délicates.

     Après quelques secondes en suspens, il s’avance finalement vers elle, franchissant les deux pas qui les séparent. Réagissant à son approche, Paola se lève doucement, le même sourire qu’à son entrée fleurissant sur ses lèvres.

     - Je m’appelle Nomi, lui indique son interlocuteur en venant prendre sa main, jusque-là inerte contre sa hanche.

     Elle acquiesce puis observe la main qui a saisie la sienne. Elle est largement plus grande, presque disproportionnée en rapport au reste du corps auquel elle appartient. La paume en est plus foncée que le reste des doigts et ne possède pas cet effet scintillant qui a tant marquée Paola.

     - Tu sais pourquoi nous sommes là ? Lui demande-t-il en attirant son regard dans le sien, attrapant son menton fin entre ses doigts épais.

     - Bien sûr, répond-t-elle avec un léger hochement de tête, lui révélant seulement sa voix sensuelle, légèrement rauque.

     - Tu es d’accord pour ça ? Poursuit-il sans la quitter des yeux, son expression figée dans un masque de sérieux.

     Un nouveau hochement de tête vient lui répondre, pas plus. Paola le fixe, ses grands yeux bleus bien ouverts, son esprit en ébullition. C’est comme si la porte de ses pensées venait de s’ouvrir. Il a des choses à lui montrer, à lui faire découvrir, dans ce lit qui est là pour eux. 

     Cette perspective nouvelle la rend un peu plus nerveuse mais ne l’effraie pas. Elle n’a jamais fait l’amour avec un être comme lui. C’est un terrain inconnu qu’elle va devoir explorer.

     - Viens, demande Nomi, l’attirant vers le lit.

     Paola le laisse faire. Elle ne peut s’empêcher de l’observer. Sa gestuelle un peu saccadée, les reflets de sa peau qui semble verte parfois sous l’éclairage des spots jaunis du plafond… Il est tellement différent d’elle. Elle connaît son propre corps, elle l’a observé longuement dans le miroir de la salle de bain, douche après douche. Leur constitution peut paraît semblable si on les regarde de loin, mais elle est trop proche pour garder cette simple impression.

     Elle apprécierait de l’observer davantage mais Nomi ne lui en laisse pas le temps. Une fois qu’ils sont positionnés près du lit, il s’approche d’elle de façon plus directe, entrant dans son intimité. Sa large main vient caresser son bras tendre, remonte jusqu’à son cou qu’elle entoure facilement, sans serrer. Sa poitrine vient ensuite à la rencontre de la sienne. C’est une sensation étrange pour Paola, qui découvre contre elle ce qu’elle ne pouvait voir à cause de la chemise. Son torse semble faire une vague, ses seins ne rencontrant pas sa peau tandis que son ventre si.

     La main gauche de Nomi, restée libre, passe dans ses cheveux soyeux, en apprécie la texture alors que ses yeux sondent son visage incertain. Ne sachant comment réagir, elle baisse légèrement la tête dans le but de trouver sa bouche, mais il l’arrête.

     - Ça ne sert à rien de m’embrasser, je risquerais seulement de te faire mal, lui indique-t-il en posant sa main sur sa joue pour la faire reculer.

     Ses gestes manquent un peu de délicatesse mais Paola ne s’en formalise pas. Elle hoche la tête, un peu surprise. Souhaitant visiblement la mettre à l’aise, il porte sa main fine à sa bouche, la laissant explorer cette ligne presque invisible ainsi que ses incisives, puis l’intérieur de ses joues, ses dents… 

     - C’est quelque chose que tu apprécies ? Demande-t-elle en récupérant ses doigts humidifiés par la salive brune.

     - Pas spécifiquement, mais tu as le droit de m’explorer aussi, répond-t-il en reprenant ses caresses là où il les avaient arrêtées.

     Peu à peu, ses mains parcours le corps de Paola. D’abord ses bras, puis son dos, pour venir parcourir le ventre et enfin remonter jusqu’à ses seins. Les premières caresses la laisse relativement calme, elles sont là pour la mettre à l’aise. Concentrée, elle observe et ressent simplement son contact, elle s’habitue. Ce n’est que lorsqu’il arrive à sa poitrine que son corps réagit plus vivement. Le tissu fin de sa robe ne la protège pas beaucoup de la douce pression que Nomi applique sur elle. 

     Elle sent des frissons la parcourir de son bas ventre à son cou, venus d’elle ne sait où, comme une impression familière agréable. Surprise, elle ouvre plus grands ses yeux tout en découvrant ce qui doit s’approcher d’un sourire sur le visage de Nomi. 

     - Des sensations que tu reconnais ? Demande-t-il sans cesser son geste.

     Paola hoche de nouveau la tête.

     - Tu peux parler, tu sais, lui indique-t-il en plissant légèrement les yeux.

     Elle ne saurait dire qu’elle émotion le traverse, mais elle décide de suivre sa recommandation.

     - Oui, je connais ça, affirme-t-elle sans oser bouger.

     Il semble satisfait. Ses doigts se dirigent ensuite vers la fermeture de sa robe, qui se situe le long de son flanc gauche. Elle est aussi facile d’accès qu’elle l’est à défaire. Un simple zip et la robe se met à descendre, tombant doucement aux pieds restés nus de Paola, dans un bruit de tissu qui empli la pièce. Nomi se recule légèrement, se laissant le temps d’apprécier le corps tout en courbes qui se trouve face à lui.

     - Tu es très belle, dit-il d’une voix un peu plus rauque que précédemment.

     Paola, rougissante, est quelque peu déstabilisée. Elle est nue face à lui et se sent vulnérable. Elle voudrait qu’il soit de nouveau contre elle, qu’il la caresse, afin de retrouver la familiarité qui était en train de naître entre eux. À la place, il l’observe quelques instants, détaillant son visage empourpré, ses seins rétractés suite à la fraîcheur soudaine qui les entoure, la fine toison blonde qui recouvre le triangle formé par son entrejambe… 

     Lorsque ses doigts reviennent sur sa peau rafraîchie, Paola tremble légèrement sous la tension qui commence à l’assaillir. Elle l’observe caresser son ventre, puis sa poitrine sur laquelle il s’attarde plus longuement, faisant rouler la pointe d’un téton sous son indexe démesuré. Son corps réagit automatiquement à la moindre nouveauté. Elle sent ses nerfs se tendre et le début de quelque chose de particulièrement agréable partir du point où il la touche pour finir droit sur son entrejambe, plus sensible que tout le reste de son corps, même si Nomi n’y a pas encore touché.

     Après quelques minutes à créer ainsi toute une gamme de sensations sur sa peau couverte à présent de chair de poule, il s’arrête, plongeant à nouveau son regard dans le sien.

     - Tu peux aussi m’enlever mes vêtements, dit-il fermement sans que cela ne lui semble pour autant être un ordre.

     Un peu confuse, comme si elle avait oublié une partie importante de ses devoirs, Paola s’exécute. Elle ôte l’ample chemise, saisissant le bas du tissu pour la faire remonter le long du torse de Nomi, ne prenant pas la peine de défaire les boutons. Apparaît alors devant elle l’inédit de ce corps inconnu. Des épaules larges, le cou lisse, puis le creux à la place des pectoraux auxquels elle est davantage habituée. Son ventre est couvert d’une fourrure épaisse et sombre, de laquelle émergent des mamelons, au nombre de six. Il n’a pas de nombril…

     Alors qu’elle s’apprête à s’occuper des larges bandes de tissu qui entourent ses jambes, Nomi l’arrête, saisissant sa main pour l’amener vers lui.

     - Tu peux caresser ici, explique-t-il en plaçant le bout de ses doigts au milieu de ses poils. Mais ne monte pas trop haut, c’est une partie du corps totalement insensible pour moi.

     - D’accord, acquiesce-t-elle en laissant ses doigts quelques instants en suspens.

     Elle l’observe encore un peu. La fourrure descend jusqu’à la limite de ce que recouvre le tissu brun, devenant plus claire à mesure qu’elle abaisse les yeux pour la contempler. Cette toison offre un contraste saisissant avec la peau pâle et éclatante de Nomi.

     Reprenant ses esprits, elle se concentre à nouveau sur lui, captant son regard un bref instant. Sa main jusque-là immobile s’appose sur son ventre qu’elle caresse doucement. Il la fixe, serein, concentré. Guidés par une sorte d’instinct primaire, le bout de ses doigts se dirigent vers l’un des mamelons, qui ressemble à un petit bouton, comme celui de son sein lorsqu’il la caressait quelques minutes plus tôt. Elle l’effleure avec son indexe, délicatement.

     - Tu peux y aller plus fort, lui indique-t-il sans la quitter des yeux.

     Sans attendre, elle le pince, avec retenue d’abord, puis de plus en plus fort, jusqu’à entendre  Nomi frémir. Exaltée, Paola poursuit son entreprise en s’aidant de son autre main. Le souffle de son partenaire devient de plus en plus saccadé à mesure qu’elle s’occupe de lui, jusqu’au moment où il l’arrête, prenant sa main pour la poser plus bas. Sous l’étoffe qui protège le bas de son corps, une protubérance qui n’était pas là avant se dessine.

     Paola éprouve une étrange sensation de familiarité, bien que le membre qu’elle touche lui semble plus long et moins épais. Elle ne peut s’empêcher de se demander à quoi il va ressembler. Des images de ce qu’elle a pu connaître précédemment lui viennent en tête mais elle sait que ce sera forcément différent.

     Prenant les devants, Nomi défait une broche qui se situe sur ses reins et laisse le tissu jusque-là bien serré se détendre. Un léger sourire sur les lèvres, comprenant ce qu’il attend d’elle, Paola se saisit de la première bande qui démarre sur la gauche et la défait méticuleusement, passant autour de la jambe concernée autant de fois que nécessaire, ôtant la chaussure au passage. Le processus lui prend de longues secondes, l’épaisseur de l’étoffe ne lui permettant pas d’agir rapidement. Il en va de même pour l’autre jambe.

     Seulement alors, en se relevant, Paola prend le temps de découvrir Nomi. Il a des membres inférieurs vraiment très fins, ce qui explique certainement la protection nécessaire des vêtements qu’elle vient de lui ôter. Ils sont comme son torse, couverts d’une épaisse fourrure brune. Au niveau de son bas ventre, légèrement au dessus de la jonction entre ses deux jambes, là où se serait normalement trouvé la naissance de son pubis si il était fait comme elle, se dresse fièrement son sexe. En cela il ressemble aux autres partenaire qu’elle a connu, mais lui n’est pas pourvu de testicules, il n’a pas non plus le moindre poil. Sa peau bleue sombre, comme celle de la paume des mains, lui confère une beauté inattendue aux yeux de Paola.

     Dans son ensemble, Nomi est doté d’une physionomie étonnante, nouvelle, insoupçonnée jusqu’à cet instant. Mais il n’en est pas moins attirant, ses yeux noirs la fixant d’une façon qui ne lui permette pas de mettre en cause son désir. Sans savoir d’où vient sa propre envie, Paola ne doute pas de souhaiter la même chose, son pouls se faisant sentir à la base de son cou tandis que son entrejambe lui offre des palpitations prometteuses.

     - Mets toi à genoux, demande Nomi en caressant un instant sa joue.

     Comprenant immédiatement ce qu’il attend d’elle, Paola s’exécute et le prend aussitôt dans sa bouche. Comme elle est un peu plus grande que lui, son membre n’est pas trop haut, et elle n’a aucun mal à œuvrer. Sa langue passe sur la peau lisse, glisse avec facilité, en faisant le tour d’autant plus facilement qu’il n’est pas très large.

     La réaction de Nomi ne se fait pas attendre. Il gronde, un son guttural et rauque. Paola ne peut l’apercevoir mais il ne manque pas un instant du délicieux traitement qu’elle lui fait subir. Il ne la touche pas, l’observe seulement, tout en faisant rouler entre ses doigts épais ses propres tétons, intensifiant son plaisir.

     - Il est temps d’aller dans le lit, lui indique-t-il en la faisant se relever, après plusieurs minutes de délectation.

     Bien que Paola ne puisse douter du plaisir qu’il y a pris, elle découvre le visage de Nomi toujours aussi impassible lorsqu’il la conduit sur le large matelas ferme. Elle s’y allonge, sa tête venant naturellement trouver refuge dans l’un des oreillers. Tout en la rejoignant, Nomi prend le temps d’explorer de sa langue son corps parfait. Il passe sur ses cuisses généreuses, effleure seulement du bout de sa langue étroite son pubis, puis remonte de ses hanches vers son ventre plat, et enfin jusqu’à ses seins. Il s’y attarde, sachant bien le plaisir qu’il peut lui en soutirer.

     Paola s’abandonne aux sensations qu’il lui procure sans se faire prier. Tout en elle réagit de plaisir et la fait se cambrer. Quand Nomi s’allonge enfin contre elle, elle attend avec impatience qu’ils poursuivent.

     - Je vais te préparer pour moi, et ensuite je te dirais quoi faire, explique-t-il en captant un instant son regard bleu.

     - D’accord, répond Paola en se mordant légèrement la lèvre inférieure.

     Sans avoir attendu sa réponse, Nomi a glissé sa large main entre les jambes de sa partenaire. Il caresse brièvement le haut de ses cuisses puis se dirige directement vers sa vulve humide. Sa chaleur l’accueille aisément tandis qu’il fait entrer un doigt en elle. La réaction de Paola ne se fait pas attendre. Elle ondule doucement tout en gémissant. Un mélange sensuel et érotique parfait.

     Elle n’a pas vraiment conscience de ce qu’il est en train de faire, de la précision de ses gestes, mais les vagues de plaisir qui irradient de son bas ventre vers le reste de son corps ne lui donne pas envie de s’arrêter pour le lui demander. La main démesurée de son amant recouvre entièrement son pubis et lorsqu’il s’en sert pour appuyer sur certaines zones particulières, Paola ne peut s’empêcher de gémir plus fort.

     - Il me semble que tu es prête, lui dit-il après quelques trop courtes minutes de ce traitement.

     Paola ne répond pas, légèrement confuse. Heureusement, ses esprits lui reviennent vite tandis que Nomi poursuit :

     - À ton tour de t’occuper de moi, je vais te dire quoi faire.

     - Oui, Nomi, acquiesce-t-elle en le dévisageant.

     Il saisie sa main délicate et la pose directement sur son sexe qu’elle entoure aisément.

     - Il faut le malaxer doucement, commence avec une seule main, puis tu pourras y mettre les deux, explique-t-il d’une voix calme, maîtrisée.

     - D’accord.

     Paola s’exécute après s’être redressée dans le lit, de sorte à pouvoir agir facilement sur le corps de son partenaire. Comme il le lui a indiqué, elle malaxe doucement son membre lisse et droit, qui s’étend à nouveau sous ses doigts. Bientôt, il est assez long pour qu’elle y mette sa seconde main, ce qu’elle ne manque pas de faire.

     Ces caresses lui semblent inédites mais elle s’applique du mieux qu’elle peut. Le visage de Nomi, bien que difficile à déchiffrer, lui donne des indications. D’abord sérieux, concentré sur ce qu’elle fait, lui donnant quelques conseils pour perfectionner ses gestes, il se laisse peu à peu aller au plaisir. Elle le voit à ses yeux qui ne fixent plus tout à fait le mouvement de ses mains, aux petites rides qui se creusent sur ses joues avant qu’il n’étouffe un gémissement… 

     Encouragée, elle poursuit ses caresses dans un mouvement régulier, comme il le lui a demandé. Elle observe son corps se tendre, ses tétons durcir, bien visibles à travers la toison de son ventre, et après de longues minutes, ses yeux se fermer tandis qu’il grogne de plus en plus fort.

     - Arrêtes toi là, Paola, demande-t-il finalement en se redressant sur le lit.

     Aussitôt, ses mains s’immobilisent sur lui et elle lui lance un regard presque inquiet.

     - C’était parfait, la rassure-t-il en se redressant dans le lit.

     La guidant encore, il l’invite à s’installer sur lui, à cheval sur son bas ventre. Anticipant ce qu’elle devine sur le point d’arriver, Paola reprend conscience de son propre sexe moite qu’elle avait oublié jusque-là, concentrée sur Nomi. 

     - Vas-y, lui dit-il en désignant du menton son membre toujours raide et dressé sur son abdomen.

     Sans hésiter, Paola le prend dans sa main droite et se déplace au dessus de lui de sorte à pouvoir le faire entrer en elle. Elle le sent alors glisser aisément dans sa chair, provocant en elle des vagues de plaisir intense. Son partenaire lui renvoie un même écho de son propre plaisir, grondant tout en agrippant ses hanches souples.

     Paola, sentant son instinct prendre le dessus, essaie de faire des vas et vient, mais les deux larges mains de Nomi qui entourent entièrement sa taille l’empêche de bouger. 

     - Pas comme ça, lui dit-il, le visage crispé, il faut que tu ondule avec tes hanches.

     - D’accord, gémit Paola tout en s’activant sur lui.

     Elle n’a aucun mal à adopter le rythme qu’il souhaite. Tous deux se mettent aussitôt à gémir, grogner et emplir la petite chambre d’autant de sons que le leur commande leur plaisir. Paola se perd dans ses sensations, laissant son corps poursuivre tandis qu’elle sent son désir monter toujours plus haut.

     - Oui ! Cri-t-elle presque à travers la pièce lorsqu’elle sent enfin l’orgasme exploser dans son bas ventre, salvateur.

     Nomi, en dessous d’elle, n’en semble pas loin non plus. Dans un mouvement un peu brusque, il la fait basculer sur le côté, se plaçant rapidement au-dessus d’elle pour la reprendre, ondulant au rythme qu’il souhaite. Il gronde toujours aussi fort, de la salive brune entourant la ligne tordue par le plaisir de sa bouche.

     Toujours haletante malgré son plaisir redescendue, Paola l’observe avec fascination. Elle sent plus nettement son sexe en elle, qui la remplie entièrement malgré la taille fine qu’il avait avant qu’ils ne commencent à faire l’amour. Elle perçoit également le grain de sa peau qui a changé, très certainement en réponse au plaisir qu’elle lui procure. Enfin, elle remarque la veine qui peu à peu commence à barrer son large front, jusqu’à… 

     - Argh, ça y est, rugit Nomi en se tendant tout entier au dessus d’elle.

     L’instant d’après, sans qu’elle n’ai eu le temps de comprendre ce qui lui arrive, Paola sent les incisives de son partenaire se planter dans la peau de son cou tandis qu’il sert ses cheveux entre ses doigts. Elle hoquette de surprise mais n’en ressent absolument aucune douleur. Elle sent vaguement les fines gouttes rougeâtres qui s’écoulent le long de son épaule pour venir tâcher l’oreiller. Elle a également conscience du sexe de son partenaire qui lui semble soudainement brûlant, puis se rétracte entièrement en quelques secondes.

     Aussitôt après en avoir terminé, Nomi s’enlève d’elle pour s’allonger sur le lit. Il ne semble pas particulièrement essoufflé, mais les coins de sa bouche rendus visibles par la salive sont étirés vers le haut de son visage. Est-ce un sourire ?

     - Tout va bien ? Lui demande-t-elle en fixant ses yeux.

     - Parfaitement, confirme-t-il en se redressant sur le matelas, puis sortant du lit pour aller chercher ses vêtements restés sur le sol.

     Paola, toujours nue au milieu du lit, ses longs cheveux en bataille sur l’oreiller, le regarde faire, songeant qu’ils viennent de passer un moment plaisant.

     - Tu peux aller te doucher maintenant, lui indique-t-il avec un bref mouvement de la tête en direction de la salle de bain.

     - Oui, bonne idée, acquiesce-t-elle en se levant pour s’y rendre, récupérant sa robe abricot au passage, qu’elle laissera dans le bac du linge sale.

     Tandis que Paola disparaît derrière la mince porte vitrée qui sépare la chambre de l’espace de toilette, Nomi se rhabille puis se dirige vers la commode, à côté de la porte noire. Il en ouvre le premier tiroir dont il sort une tablette transparente. Revenant s’installer dans le fauteuil proche du lit, il l’allume et voit s’afficher presque aussitôt le questionnaire de satisfaction. Bien qu’il soit écrit en toutes lettres sous ses yeux, une voix féminine au timbre légèrement numérique se met à lui poser les questions à haute voix :

     - Nom de l’hôte, s’il vous plaît ?

     - Paola 7.6.2, énumère sobrement Nomi.

     - Quel a été le type du service, s’il vous plaît ?

     Agacé par la formule de politesse automatique, il décoche l’option du bout du doigt, en haut à droite de l’écran transparent.

     - Formation à la sexualité, reprend-t-il ensuite pour lui répondre.

     - Quel est la race du client ?

     - Type humanoïde, de la race des centauriens.

     Un moment de silence se fait dans la chambre tandis que le système cherche dans sa base de données si les informations correspondent bien.

     - Quelle a été la durée de la prestation ?

     - Environ quarante-cinq minutes.

     - En avez-vous été satisfait ?

     - Je m’estime satisfait, confirme Nomi après une seconde d’hésitation.

     - Vous allez à présent remplir la grille des commentaires concernant la prestation livrée pendant la formation à la sexualité de la dénommée Paola 7.6.2, l’informe ensuite la voix avant que l’interface de la tablette ne change.

     Nomi se retrouve dans la section dédiée aux formateurs, bien plus spécifiques et détaillées que celle réservée aux simples clients, qui n’ont généralement pas beaucoup de temps à accorder à ses questionnaires. Pendant plusieurs minutes, il répond avec précision aux questions sur la performance de Paola. A-t-elle été assez réactive ? Ses réponses sont-elles crédibles ? Sa formation sexuelle de base assez développée ? Faut-il charger de nouveaux programmes de réflexes, de dialogues… ?

     Paola est un joli modèle d’androïde basé sur la race humaine, mais elle manque encore de vivacité et n’est pas assez loquace, sans compter qu’elle a jouit beaucoup trop tôt… tout du moins c’est ce que renseigne Nomi.

     Une fois le questionnaire rempli, alors que le bruit de l’eau venant de la salle de bain s’interrompt, il se lève et quitte la pièce par la porte noire qui se referme doucement, ne laissant échapper qu’un son étouffé. À l’instant même, plusieurs petits droïdes sortent par différents panneaux placés en bas des murs, invisibles à l’œil nu, et se dépêchent de remettre la chambre en ordre. Dans un ensemble de mouvements fluides et rapides, ils changent les draps, vérifient qu’il ne manque rien dans la table de nuit, font la poussière, nettoie le sol et la plupart des surfaces de la chambre. En une petite dizaine de minutes, tout est comme neuf, propre, sans trace apparente de la moindre présence.

     Alors que les droïdes retournent dans leur mur, Paola sort de la douche. Vêtue d’une petite robe couleur pêche, ses longs cheveux blonds et lisses tombant de manière uniforme jusqu’au milieu de son dos. Elle vient s’installer dans le fauteuil au tissu bleu roi qui fait face à la porte. Le regard fixé sur le battant noir, elle attend qu’on la rejoigne.

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