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Gatsby le magnifique

Titre : Gatsby le magnifique

Auteur : F. Scott Fitzgerald

Maison d'édition : Gallimard - Folio

Genre : Littérature américaine, classique, drame

Nombre de pages : 204

 

 

Pour la petite histoire :

 

À sa sortie (au cinéma même) j'ai vu et adoré le film au titre éponyme de Baz Luhrmann, qui est l'un de mes réalisateurs préférés. Autant vous dire que je suis bien fan ! Récemment, je me suis dit qu'il fallait tout de même que je lise l'oeuvre originale littéraire. D'abord parce que c'est un grand classique, et aussi par curiosité de voir ce que j'allais y trouver (les romans sont souvent un peu plus riches que les films sur certaines perspectives). Du coup, je me lui suis fait offrir à Noël dernier et j'ai décidé de reprendre mes lectures avec ce roman, après un petit passage à vide littéraire. Il est assez court, et j'avais de grandes chances d'apprécier vu mon amour pour l'histoire du film (bon, à moins que Baz Luhrmann ait décidé d'absolument tout changer, mais ce n'est pas son style).

 

 

Quatrième de couverture :

 

"S'il faut dire la vérité, Jay Gatsby, de West Egg, Long Island, naquit de la conception platonicienne qu'il avait de lui-même. Il était fils de Dieu - expression qui ne signifie peut-être rien d'autre que cela - et il lui incombait de s'occuper des affaires de Son Père, de servir une beauté immense, vulgaire, clinquante. Aussi inventa-t-il la seule sorte de Jay Gatsby qu'un garçon de dix-sept ans était susceptible d'inventer, et il demeura fidèle à cette conception jusqu'à la fin."

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

Fatalement, et oui, fatalement, pendant une large partie du roman, j'ai eu entièrement l'impression de voir le film se jouer dans ma tête. Il ne faut pas m'en vouloir, Baz Luhrmann a été tellement fidèle à l'oeuvre de F. Scott Fitzgerald qu'il y a même des lignes du texte que j'entendais avec la voix de Nick Carraway interprété par Tobey Maguire (enfin du coup j'imagine que j'entendais son doubleur francophone). Je sais bien que c'est le risque des lectures après visionnage du film, surtout que les images, plus concrètes, restent davantage accrochées dans notre esprit que celles abstraites qu'on se projette pendant une lecture. Toutefois, je crois que c'est la première fois que j'ai cette impression de façon aussi marquée. Il a vraiment fallu que j'arrive vers la fin du roman pour commencer à visualiser les événements selon mon imagination, sans doute à cause des quelques petites divergences de scénario entre film et livre, qui m'ont forcées à voir autre chose.

 

Sans beaucoup de surprises... mon affection reste plus profonde envers le film (qui est un véritable coup de cœur, rappelons-le). Je n'ai pas réussi à m'en détacher assez, comme le laisse largement entendre le paragraphe ci-dessus, mais j'ai également trouvé qu'il était plus profond que le roman. Bien que Baz Luhrmann ait suivi l'histoire du roman quasiment à la lettre (parfois même littéralement), selon moi, il a réussi à mettre davantage de sentiments dans cette histoire tragique, qui passent indéniablement par l'image, le son, le jeu des acteurs... un peu manquant dans la narration du roman.

 

Les personnages sont un point clef dans ce roman. Nick, Gatsby, Daisy, Tom... Tout tourne autour de leurs sentiments, de leurs histoires compliquées qui s'emmêlent. Malheureusement, je n'ai pas réussi à m'y retrouver comme dans le film. Je me suis sentie loin d'eux, je n'arrivais pas tant que ça à les comprendre. En particulier de Nick, qui est pourtant le narrateur. Il lui manquait ce tragique, cet attachement déclaré et désespéré pour Gatsby que lui a donné Baz Luhrmann. Globalement, j'ai trouvé que certains personnages manquaient un peu de consistance.

 

Bref, tout ceci est en rapport avec le film, parlons à présent un peu plus de l'oeuvre en elle-même. Il faut maintenant rendre à César ce qui est à César : le roman de F. S. Fitzgerald est un chef d'oeuvre. Bien sûr, j'ai préféré son adaptation, mais cette histoire reste une grande tragédie profondément touchante à mes yeux. L'histoire de cet homme, Gatsby, qui s'est entièrement imaginé, qui a bâti sa vie sur ses rêves, ses rêves de gloire, de grandeur, puis d'amour...

 

J'ai particulièrement aimé la façon dont l'auteur à traité certains grands thèmes littéraires. Le rapport au passé, qu'on poursuit souvent alors qu'il est déjà perdu à jamais. Cette lumière verte à l'autre bout de la jetée qui représente l'inaccessible, brillant dans la nuit. Le rapport à l'amour idéalisé aussi, lorsque l'être aimé ne pourra jamais dépasser la projection qu'on en a. Gatsby fait vivre les choses autour de lui à travers le prisme de ses fantasmes, tandis que ceux qui l'entourent ne sont que ce qu'ils sont, avec leurs travers et leurs passions.

 

J'ai trouvé Daisy un peu moins fascinante dans sa version littéraire, moins tragique surtout, plus jeune femme gâtée qui essaie de faire tourner son monde dans le sens qui lui plaît (ce qui est sans doute plus réaliste cela-dit). Jordan m'a également moins plu, elle manquait de subtilité et vivacité à mon goût. En revanche, Tom m'a plu, dur, égoïste... très représentatif de sa classe sociale. J'aime les bons méchants, même lorsqu'ils font du polo. 

 

En fin de compte, j'ai tout de même largement apprécié cette tragédie, très révélatrice de son époque, et de ce qui séparera toujours les riches et les pauvres : l'argent, et les droits qu'il offre. Les Daisy et les Tom Buchanan pourront toujours s'en sortir.

Maintes éditions et tout autant de couvertures intéressantes... j'ai glissé l'affiche du film, je n'ai pas pu m'empêcher. :D

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