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Green Book - Sur les routes du sud

Titre : Green Book - Sur les routes du sud

Réalisateur : Peter Farrelly

Bande annonce

Genre : Film biographique

Durée : 2h10

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Pour la petite histoire :

 

J'avais l'intention de voir ce film dès que j'ai su qu'il sortait, parce que j'aime beaucoup Viggo Mortensen, et que la bande annonce (vue au cinéma d'ailleurs) m'a bien accrochée. Mais le battage médiatique, l'oscar du meilleur film puis le débat sur la légitimité du film m'ont fait différer mon passage au cinéma, et je n'y suis allée que vers la fin de sa diffusion, avec l'appréhension d'être un peu déçue. 

 

 

Résumé du film :

 

En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italiano-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d'une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu'au Sud profond, ils s'appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l'on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité. 

 

Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l'âme humaine, dont ils se guérissent grâce à leur générosité et leur humour. Ensemble, ils vont devoir dépasser leurs préjugés, oublier ce qu'ils considéraient comme des différences insurmontables, pour découvrir leur humanité commune. 

 

 

Ce que j'en ai pensé : 

 

Par où commencer pour parler de Green Book ? Je vais commencer avec les bons points, parce que pour moi c'est ce qui constitue majoritairement ce film. Déjà, il faut le dire, Green Book est un joli film. Il traite donc de la ségrégation avec ce livre qui donne son nom au film : le Green Book, horrible livre qui vise à séparer les noirs des blancs en essayant de faire passer ça pour un gentil guide de voyage. Et il parle également de deux hommes, le Dr. Don Shirley, et Tony Vallelonga, qui vont nouer une belle amitié malgré ce qui les séparent. J'ai trouvé les deux acteurs, respectivement Mahershala Ali et Viggo Mortensen, vraiment très justes et convaincants dans ce film. Shirley est une sorte de paria, ni noir ni blanc, et cette contenance, cette feinte perpétuelle dans laquelle il se trouve quant à sa condition ont été à mon avis très bien rendues. Pour Tony, cet étrange personnage qui ne cesse de manger et qui n'a que pour lui l'art d'entourlouper ceux qui l'entoure, Viggo Mortensen a dû prendre beaucoup de poids, mais il ne s'est pas contenté de ça, et j'ai trouvé sa prestation à la hauteur de sa nomination aux Oscars. 

 

Ensuite, malgré une intrigue que j'ai trouvée un peu plate - le contexte offrait je pense la possibilité de raconter les choses d'une manière différente - ce film nous offre de beaux moments d'humanité, entre ces deux hommes qui sont pourtant si peu fait pour se comprendre et s'apprécier. La façon dont ils s'attachent l'un à l'autre et les partages qui en résulte à l'écran (pour les lettres, ou l'indignation de Tony face à certains agissements des autres) sont pour moi ce qu'il y a de plus intéressant dans Green Book.

 

Malheureusement, je trouve qu'il y a tout de même beaucoup de moments attendus. Nous savons dès le départ que Don Shirley va être victime des plus ignobles marques du racisme tout au long de son voyage, et en soit... peut-être que pour moi dans ce registre là le film ne va pas assez loin. Oui, un noir, même brillant de talent, à cette époque là n'était épargné d'aucun affront, et c'est mal, mais ça nous le savions déjà. En cela, je trouve que le film manque de profondeur, il manque une émotion supplémentaire à laquelle nous avions légitimement le droit de nous attendre, puisqu'il a été élu meilleur film de l'année aux Oscars. 

 

Green Book a donc obtenu l'Oscar du meilleur film, et cette victoire a été très controversée dans les médias. Pour moi, c'est indéniablement un bon film, et je ne lui enlèverais pas ça, mais... je ne pense pas pour autant qu'il vaille un Oscar (enfin, c'est mon avis de manière générale, je n'ai pas vu les autres films en lice, donc je ne sais pas si il y en avait un qui l'aurait davantage mérité). Traitant de la ségrégation, Green Book m'a forcément fait penser à La couleur des sentiments (ou The help en anglais), qui parle lui des bonnes noires vivant au Mississippi. Pour moi, La couleur des sentiments est un film magnifique, auquel je donnerais sans hésiter cinq étoiles, et qui aurait largement mérité un Oscar ; à côté, je trouve Green Book un peu trop léger, les bons sentiments sont trop mit en avant, pour parler de cette époque où en réalité les noirs ont été persécutés, et ont subi des violences bien plus grave que celles auxquelles se retrouve confronté Don Shirley. 

 

Bref, malgré ces quelques points nébuleux, Green Book est un film qui vaut le coup d'être regardé, parce que ça fait tout de même du bien, et parce que les deux acteurs en tête d'affiche ont vraiment fait du bon travail. 

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