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Hiver à Sokcho

Titre : Hiver à Sokcho

Auteure : Élisa Shua Dusapin

Maison d'édition : Folio (éditeur d'origine, les Éditions Zoé)

Genre : Littérature contemporaine, francophone

Nombre de pages : 144

 

 

Pour la petite histoire :

 

Voici le roman numéro trois de ma liste d'achats livresques pré-confinement ! Un peu de littérature francophone avec ce petit ouvrage qui nous emmène pourtant à l'autre bout du monde, en Corée du Sud. J'aime beaucoup les auteur.e.s aux origines plurielles (ici une auteure franco-suisse dont la maman est originaire de Corée), qui proposent souvent un style plus original, mêlant différentes ambiances littéraires. J'ai aussi choisi ce roman court parce qu'il se situe dans un registre qui me fait rarement faux bond, la littérature contemporaine me transcendent rarement, mais ça me plaît toujours au moins un peu. C'est appréciable ! 

 

 

Quatrième de couverture :

 

"Il avait griffonné un buste de femme cambrée, seins nus, pieds à demi cachés par la courbe d'une fesse. La respiration de Kerrand s'est accélérée au rythme de son coup de plume. Il a fait couler toute l'encre du pot, la femme a titubé, cherché à crier encore, mais le noir s'est glissé entre ses lèvres jusqu'à ce qu'elle disparaisse."

 

À Sokcho, petite ville portuaire proche de la Corée du Nord, une jeune femme rêve d'ailleurs dans une pension modeste. Chaque jour, elle cuisine pour les rares visiteurs venus s'isoler du monde. L'arrivée d'un Français, auteur de bandes dessinées, vient rompre la monotonie de l'hiver. Ils s'observent, se frôlent, et à mesure que l'encre coule, un lien fragile naît entre ces deux êtres aux cultures si différentes, en quête d'absolu.

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

J'ai choisi de me réfugier dans ce roman de moins de 200 pages après l'éprouvante lecture des Sept morts d'Evelyn Hardcastle, un long pavé policier que je n'ai pas tellement apprécié. Heureusement, on change totalement de registre pour une lecture beaucoup plus simple et douce, dans un univers diamétralement opposé. En effet, dans Hiver à Sokcho, on découvre un style léger, qui nous emmène dans une histoire qui peut paraître banale mais pourtant porteuse de sens.

 

Bien que l'auteure soit franco-suisse et ait grandit en Europe (merci Wikipédia), son histoire nous emmène jusqu'en Corée du Sud, à Sokcho, pour nous livrer une jolie histoire autour d'une rencontre. J'ai apprécié la simplicité du décor planté, la banalité du quotidien qui m'a parue exotique dans cette ville de l'autre bout du monde... il y a une vraie atmosphère dans ce roman, qui lui est propre mais qui semble difficile à saisir.

 

À côté de ça, il n'y a pas trop de personnages, les secondaires sont à peine esquissés et c'est surtout de la narratrice qu'il est question. J'ai découvert avec curiosité son quotidien, ses soucis, ses aspirations... ce n'était pas exaltant, mais c'est une tranche de vie que je n'aurais pas imaginé sans cet ouvrage. J'ai aussi apprécié de découvrir la culture de cette jeune femme qui a vécue toute sa vie (ou presque) au même endroit, cette retenue, cet attachement à la cuisine et à la nourriture... bon moi aussi j'aime bien la bonne nourriture, mais je n'y ai pas la même relation.

 

Dans ce roman, il ne se passe pas grand chose à proprement parlé, on ne peut pas vraiment parlé d'intrigue... on devine ce que veut nous dire l'auteure à travers les lignes plus qu'autre chose. On découvre peu à peu la complexité d'une rencontre malgré des sentiments naissants, l'incompréhension de personnes qui au final ne vivent pas dans le même monde. J'ai aimé la subtilité de cet échange qui a du mal à passer malgré leur envie qu'on devine réciproque. Ça m'a tenue en haleine un peu plus que je ne m'y serais attendue.

 

La fin, vers laquelle on arrive forcément rapidement, est assez triste mais pourtant m'a parue étonnamment légère. L'Hiver à Sokcho, ce n'est que quelques pages dans une vie, une poignée de jours autour d'un événement banal mais qui remet en question les chemins empruntés jusque-là . Cette lecture m'a laissée agréablement songeuse en refermant ce court roman.

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