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Hugo van der Goes

Titre : Hugo van der Goes, le grand primitif flamand

Auteur : Yann Quero

Maison d'édition : Éditions Jourdan

Genre : Roman historique

Nombre de pages : 604

 

 

Pour la petite histoire :

 

Ce roman a atterri entre mes mains car il est le (presque) dernier roman paru du père de mon meilleur ami. Du coup j'ai eu le droit d'emprunter un exemplaire (pendant le confinement en plus), je ne me suis pas gênée ! Étonnamment, je n'avais encore jamais lu l'un de ses romans. Il faut dire qu'il a principalement écrit de la science-fiction, section de la littérature à laquelle je me suis mise il y a seulement un ou deux ans... toutefois, j'ai finalement commencé à découvrir sa plume dans un tout autre registre, que je chéri depuis bien plus d'années et avec lequel je me sens familière.

 

 

Quatrième de couverture :

 

Une immersion dans l'univers de la peinture flamande du XVe siècle à travers 30 ans de la vie d'un de ses plus éminents représentants.

L'ouvrage permet de s'immerger dans le quotidien des artistes de Flandre, alors sous tutelle bourguignonne, mais aussi de découvrir le sens du religieux et du merveilleux tels que les concevaient les hommes dans la deuxième moitié du XVe siècle et de comprendre les relations entre les peintres et les notables de l'époque.

 

À ce titre, Hugo van der Goes a notamment participé aux décorations du mariage de Charles le Téméraire avec Marguerite d'York et côtoyé les banquiers des Médicis ainsi que Maximilien d'Autriche. À travers ces personnages, le livre est l'occasion de dresser une fresque historique du monde connu au Moyen-Âge, de l'Europe au monde turc qui menaçait la chrétienté. 

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

Ce roman sur la vie d'Hugo van der Goes est avant tout un ouvrage riche et bien documenté. Il y a énormément d'explications détaillées et de descriptions tout au long du récit, afin que le lecteur ne passe pas à côté de ce qui lui est raconté. C'est sûr que si on aime pas trop ça, c'est très dense, mais pour ma part ça m'a beaucoup plu. Comme j'ai (ou avais plutôt) assez peu de connaissances, autant sur le contexte historique qu'artistique, tous ces détails et ces précisions m'ont permis de m'immerger dans l'histoire et d'en comprendre les enjeux. J'ai également aimé avoir la sensation de découvrir et voir les lieux décrits, sans y avoir jamais mis les pieds.

 

D'une autre part, je trouve qu'il y a un très bel équilibre entre l'histoire d'Hugo, génie de la peinture à son époque, et la grande Histoire, celle des Ducs, des Rois et des Empereurs. Yann Quero nous propose une sorte de ping-pong entre les deux, qui permet d'habilement jongler entre les différents temps forts de la vie du peintre et les actions et décisions de ceux qui règnent à son époque. Je ne connaissais pour ainsi dire rien du Duc Charles le Téméraire, de sa fille Marie de Bourgogne, ni de la plupart des autres seigneurs de ces temps-ci, mais j'ai découverts avec fascination, sous la plume efficace et précise de l'auteur, leurs vies, leurs combats et parfois aussi leurs déchéances. Ces deux facettes du récit m'ont permises de rester en haleine pendant de longues pages, repiquant ma curiosité à chaque fois.

 

Malgré cette ingéniosité du récit et de l'écriture, je n'ai pu m'empêcher de trouver le roman un poil long, principalement sur sa fin. Je me suis un peu essoufflée, il y a tout de même 600 pages, mais j'ai appréciée ma lecture. Le seul autre point un peu négatif dans mon ressenti, c'est que par moment l'intrigue manquait d'accroche pour la lectrice que je suis. Toutefois, je pense que c'est quelque chose de personnel, ce qu'un lecteur apprécie dans un roman lui est propre... les romances de la vie d'Hugo ne sont pas des épopées sentimentales et il était de toute évidence un homme qui aspirait à une certaine simplicité.

Je trouve tout de même que Yann Quero a réussi dans son pari de nous raconter la vie d'Hugo van der Goes telle qu'elle a pu être (avec beaucoup de suppositions étant donné le peu d'informations qui ont traversées l'Histoire), tout en nous livrant un récit où on trouve du suspense, des rebondissements, de la compassion, des aventures et des enjeux captivants. J'ai été touchée par ce jeune peintre novateur et moderne, aussi bien dans son art que dans ses idées.

 

En fin de compte, ce roman a été pour moi une totale découverte, que j'ai lu avec intérêt, qui m'a appris de nombreuses choses, aussi bien en peinture qu'en Histoire ou même concernant la religion. Je tiens d'ailleurs à relever à quel point les passages de la bible expliqués dans le roman sont bien raconté. Moi qui n'ai jamais eu d'affinité pour ce pourtant monument de la littérature, j'ai découvert avec curiosité les sujets de certaines peintures d'Hugo, des passages que j'attendais et lisais avec plaisir. Pour conclure, Hugo van der Goes, le grand primitif flamand, m'a offert une lecture captivante que je recommande chaudement aux curieux ou amateurs d'Histoire.

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