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La femme au miroir

Titre : La femme au miroir

Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt

Maison d'édition : Albin Michel

Genre : Drame, roman historique, destin de femmes

Nombre de pages : 455

 

 

Pour la petite histoire :

 

La lecture de ce roman est en vérité uniquement le fruit d'une promotion des éditions Le livre de poche. Comme cela arrive de temps en temps, il y avait un livre offert pour l'achat de deux. Je me promenais innocemment chez Décitre, en vacances chez des amis, et fidèle à moi-même, j'ai jeté mon dévolu sur quatre ou cinq romans, à peine. Arrivée au moment de payer, la caissière m'explique gentiment que je viens de faire l'acquisition de deux romans de cet éditeur, ce qui me donne le droit d'en obtenir gratuitement un troisième, parmi une sélection de cinq ouvrages, qu'elle me met sous les yeux. Dans un autre contexte j'aurais sûrement dit non, même si c'est gratuit, ça ne veut pas dire qu'on en veut... mais là, c'étaient des livres, et puis j'ai reconnu ce roman dont la couverture m'avait déjà fait de l’œil à de multiples reprises. Comme il fallait que je me décide vite, étant donné qu'il y avait la queue derrière moi, je l'ai pointé du doigt, et il s'est retrouvé dans mon sac à dos. J'achète toujours trop de livres de toute manière, alors un de plus ou de moins...

 

 

Quatrième de couverture :

 

Anne vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impériale du début du siècle, Anny Lee à Los Angeles de nos jours. Trois destins, trois aventures singulières, trois femmes infiniment proches tant elles se ressemblent par leur sentiment de différence et leur volonté d'échapper à l'image d'elles-mêmes que leur tend le miroir de leur époque. Tout les éloigne de ce que la société, leur entourage, les hommes ont décidé à leur place. Anne la Flamande ressent des élans mystiques qui l'entraînent vers le béguinage. Hanna, une des premières patientes d'un disciple de Sigmund Freud, enfreint tous les codes familiaux et moraux de son temps. Anny, dont le talent annonce une fulgurante carrière d'actrice, pourrait se révolter contre le modèle hollywoodien. Également insoumises et rebelles, laquelle trouvera, et au prix de quels combats, sa vérité et sa liberté ? Or, de manière inattendue et par une suite de hasard objectifs ménagés par l'auteur avec une habilité extrême, ces femmes vont devenir, par delà le temps, les héroïnes d'un seul et même roman.

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

La femme au miroir, malgré son titre au singulier, nous propose les histoires de trois jeunes femmes, à travers trois époques différentes, mais dont les vies semblent plus ou moins liées. Dès le départ, j'ai beaucoup aimé le concept, avant même d'en avoir lu une seule page, j'étais très curieuse de savoir comment ces destins allaient se répondre et pourquoi pas s'éclairer d'un autre sens.

 

La lecture des, grosso modo, deux cents premières pages m'a carrément emballée. Anne, Hanna et Anny, brisant tour à tour le moule dans lequel elles sont censées se couler, ça m'a plu. Anne a tout de suite été celle avec laquelle j'avais le moins d’affinité, mais comme j'ai tout de suite été conquise par les histoires d'Hanna et Anny, ça ne m'a pas embêtée plus que ça. De manière générale, j'apprécie grandement lorsqu'il y a des points de vue alternés, même autant séparés les uns des autres, alors je quittais avec curiosité chaque histoire et retrouvais avec avidité celle que j'avais laissé deux chapitres plus tôt.

 

Malheureusement, ça n'a pas duré jusqu'au bout de ma lecture. À partir du milieu du roman, j'ai commencé à de moins en moins apprécier les tournures des trois différentes intrigues. J'ai eu de plus en plus de mal à comprendre où l'auteur essayait d'en venir, où ses péripéties cherchaient à m'emmener. Bien sûr, il est clair depuis le départ que le roman nous raconte l'émancipation de trois femmes, chacune dans leur époque mais... j'ai perdu le fil qui m'attachait aux héroïnes lorsqu'elles ont commencé à partir dans des voies qui me dépassaient légèrement. Je me suis peu à peu sentie totalement déconnectée de leurs buts et de leurs histoires. Anny est peut-être la seule qui a réussi à m'accrocher encore un peu sur la fin.

 

La femme au miroir propose indéniablement une belle dimension dramatique à travers ces trois destinées, ces trois luttes pour accéder à autre chose que la seule position féminine envisageable dans leurs contextes sociaux... mais dans aucune des trois histoires je n'ai vraiment compris ce que je suis censée en conclure. De plus, les histoires d'Anne, Hanna et un peu d'Anny aussi, vont à un tel degrés de complexité humaine, d'indéfinissable que... j'ai juste fini par trouver ça tarabiscoté en fin de compte. Plus l'auteur me donnait de révélations, moins je me sentais en phase avec ses personnages, ce que j'ai trouvé vraiment dommage.

 

La fin du roman, qui cherche à créer toujours plus de liens entre les trois héroïnes, m'a parue presque superflue. Oui, les destinées de ces trois femmes sont entremêlées, les parallèles sont parfois évidents, parfois plus subtils : elles ont des prénoms similaires, se démarquent dans une époque qui ne leur est pas favorable, font des choix qui choquent leur entourage... toutefois, il n'y avait pas besoin d'en faire autant selon moi. Je n'ai pas trouvé de valeur ajoutée aux rapprochements des dernières pages.

 

En fin de compte, je garde un souvenir très mitigé de cette lecture, malgré l'avidité avec laquelle j'ai lu la première moitié du roman. Pour la seconde, j'ai seulement aimé les dernières pages qui concernent Anny, et encore... ironiquement, j'aurais voulu en savoir plus sur elle tandis que le roman s’achevait.

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