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La goûteuse d'Hitler

Titre : La goûteuse d'Hitler

Auteure : Rosella Postorino

Maison d'édition : Albin Michel

Genre : Roman historique, littérature italienne

Nombre de pages : 384

 

 

Pour la petite histoire :

 

Le confinement a été annoncé un mercredi pour le jeudi soir suivant... autant vous dire que je n'ai pas traîné pour passer à la librairie ! Je voulais, comme bien des gens ai-je pu le constater, faire le plein de romans avant de ne plus pouvoir (je ne suis pas très ebook, il me fallait du papier). J'ai donc joyeusement traversé les rayons pour acheter un peu de tout, dans chacun des registres que j'apprécie... dont la section littérature étrangère, afin de me procurer ce roman historique dont j'avais vu quelques bons retours sur les réseaux sociaux. Je ne crois pas avoir déjà lu de littérature italienne... mais c'est assez ironique de commencer par un roman qui traite uniquement de l'Allemagne !

 

 

Quatrième de couverture :

 

1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l'idée que l'on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa. Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s'exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière. Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme "l'étrangère", Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l'hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu'autoritaire. Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c'est à la fois vouloir survivre et accepter l'idée de mourir.

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

La goûteuse d'Hitler est un roman qui s'est révélé plutôt agréable à lire. J'ai apprécié le style de l'auteure qui nous mets en tête à tête avec Rosa et sa vie plus que troublée par la guerre qui fait rage en Europe. Je pense que ce doit être difficile de comprendre ce qu'ont pu traverser les personnes comme Rosa, et un roman historique à la première personne du singulier, ça fait plaisir.

 

En plus de son style appréciable, ce roman nous présente également un aspect historique intéressant et prenant. Les goûteuses. Un sujet principal original à mon sens, puisque je ne connaissais pas spécialement cette partie de l'Histoire. J'imaginais à peine en prenant le roman dans les mains, ce qu'on peut ressentir lorsqu'on doit manger au péril de sa vie, mais qu'en même temps on vit dans une époque où l'on est privé de nourriture. Un contraste saisissant pour ces femmes à qui l'on a certainement pas demandé leur avis.

 

J'ai aimé également toutes les autres notes historiques que l'auteure a pris soin de glisser ponctuellement dans son roman. Elle nous parle des camps un peu (juste ce qu'il faut pour nous montrer des points de vue moins évoqués dans les livres d'Histoire), de la façon dont la politique s'est installée pour mener jusqu'à l'ascension d'Hitler... C'est bien amené, dans le bon contexte. J'ai trouvé ça juste et touchant. J'aime quand on ne me ressert pas seulement ce que tout le monde connait déjà.

 

Quels sont les mauvais aspects de ma lecture alors ? Eh bien, malgré ses qualités et l'intérêt que j'y ai porté, j'ai trouvé ce roman un peu trop calme. Il y a de nombreux faits intéressants, la vie de Rosa et ses tourments... mais pas beaucoup d'action en soit, et surtout pas assez de rythme pour moi. Des passages un peu long et manquant de substance. Bon, j'imaginais bien qu'avec le contexte présenté, je n'allais pas atterrir dans un film de Michael Bay, mais il en aurait fallu un peu plus pour que je reste accrochée tout du long. Je me suis vraiment sentie déconnectée de ma lecture à plusieurs reprises.

 

Quelque chose d'autre qui m'a un peu gênée, c'est Rosa. J'ai été passionnée par ce qui lui arrive, par ceux qui l'entourent... mais j'ai eu du mal à la comprendre et l'apprécier. Elle a une vision de ce qui se passe autour d'elle plutôt singulière, et ça m'a plus d'une fois laissée perplexe. Heureusement, je me suis sentie bien plus proche des personnages secondaires, Elfriede, Leni, Augustine, Beike... elles m'ont touchée et j'ai tremblé pour elles.

 

Nous voici vers la fin... qui est un peu trop terne à mon goût, malheureusement. Tout ce que j'ai apprécié au long de ma lecture retombe un peu comme un soufflet dégonflé sur les derniers chapitres. J'imagine bien que ce n'est pas évident de terminer ce genre de roman, il peut difficilement se conclure par un grand éclat, mais... j'étais un peu déçue. C'était très certainement réaliste, mais... il manquait quelque chose pour moi.

 

En sommes, j'ai trouvé la lecture de La goûteuse d'Hitler agréable, mais elle ne m'a pas transcendée non plus. C'était sympa !

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