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Le fauteuil rouge - Novembre 2021

Salutations distinguées ! Étant donné que j'ai été assidûment fréquenter le fauteuil rouge entre Octobre et ce début de mois de Novembre, je me permets de proposer un article plus long, parce que je ne savais pas de quel(s) film(s) j'avais envie de parler. En tant que bavarde invétérée, j'ai donc choisi de parler de tous !

 

Que tu préfères les films d'auteur.e.s, les films d'horreurs, les comédies romantiques ou les films historiques... normalement il y a de tout, alors bonne lecture. ;)

French Dispatch

Réalisation : Wes Anderson

Bande annonce

Genre : Comédie dramatique, cinéma d'auteur

Durée : 1h48

 

Pour la petite histoire :

  

C'est mon amoureux qui m'a fait découvrir ce réalisateur au sens de l'esthétique original et décalé. Comme c'est son préféré, il a longuement attendu sa sortie, repoussée maintes fois. Autant vous dire que le Mercredi 26 Octobre précisément, nous étions dans la salle obscure !

 

Résumé du film :

 

Le journal américain The Evening Sun possède une antenne nommée The French Dispatch à Ennui-sur-Blasé, une ville française fictive évoquant Paris dans les années 1950-60. Arthur Howitzer Jr., le rédacteur en chef du French Dispatch, meurt subitement d'une crise cardiaque. Selon les souhaits exprimés dans son testament, la publication du journal est immédiatement suspendue après un dernier numéro d'adieu, dans lequel trois articles des éditions précédentes du journal sont republiés.

Ce que j'en ai pensé :

 

Je vais commencer par les généralités, parce que c'est plus facile, hé hé. D'abord, c'est bien le réalisateur et sa patte toute personnelle qu'on retrouve en premier lieu dans ce film. Des plans fixes à foison, une colorimétrie surprenante (des couleurs vives jusqu'au noir et blanc), une intrigue morcelée de façon inhabituelle... de l’original, en dehors des codes du cinéma comme on nous le propose généralement, totalement dans les codes qui sont propres à Wes Anderson (pour ce que j'en connais de sa filmographie tout du moins).

 

Du côté de l'histoire, c'est donc du contenu d'un journal qu'il s'agit, son dernier numéro pour être précise. Il nous est relaté à travers plusieurs tableaux, à l'image des rubriques qu'on peut y trouver. C'est plutôt déconcertant au départ, mais au final ça glisse tout seul, d'un récit à l'autre. Quatre au total. Forcément, il y en a qu'on préfère, d'autres qui nous parlent moins... Pour ma part, je pense avoir globalement bien aimé ce cabinet de curiosités.

 

Comme souvent dans les films d'auteur.e.s que je vais voir au cinéma, je ne suis pas bien certaine d'avoir saisi le propos. C'est flou, je ne saurais pas dire ce que j'en retire, et pourtant j'ai le sentiment que c'était bien. Je me suis amusée à découvrir histoires et personnages. En particulier dans ce film-ci, j'ai aimé découvrir l'incroyable casting qu'a réuni Anderson, et qui a tellement fait parler de son film.

 

Les 1h48 étant découpées en quatre histoires plus une introduction et une conclusion, il y a énormément de personnages. Les principaux comme les secondaires sont des visages connus, même certains aperçus moins d'une minute dans le film. Un défilé de caméo, comme c'est de plus en plus la mode au cinéma, avec un joli clin d’œil à la filmographie de l'acteur.trice. Un jeu de références pour les cinéphiles aguerries... Pour ma part je pense en avoir saisie quelques unes, pour le reste, il faudra que je revois le film.

 

Pour conclure, The French Dispatch est un film décalé, plein de propositions intéressantes aussi bien au niveau du récit que de l'esthétique. Qu'on soit un cinéphile expérimenté ou un amoureux du grand écran en dilettante, je pense qu'il est plaisant à découvrir, pour essayer d'en comprendre ou deviner les facettes cachées.

Réalisation : Edgar Wright

Bande annonce

Genre : Thriller, épouvante/horreur

Durée : 1h57

 

Pour la petite histoire :

 

Je sais, je sais. Étonnant que je sois allée voir ça, au cinéma en plus, moi qui déteste absolument les films d'horreurs. Toutefois, quand j'ai vu le casting, l'esthétique de la bande annonce et les prémices de l'intrigue... c'était trop tentant ! Je me suis dit, au pire, je me cacherais les yeux pendant la moitié du film, c'est pas si grave.

 

Résumé du film :

 

C'est l'histoire d'une jeune fille, Éloïse (comme moi !) passionnée par la mode et qui parvient mystérieusement à voyager dans les années 1960. Dans cette autre époque qui la fait rêver, elle rencontre une jeune inconnue, une éblouissante chanteuse en devenir, qui devient rapidement son idole. Mais le Londres des années 1960 n'est pas ce qu'il paraît, et le temps semble se désagréger avec d'obscures conséquences.

Ce que j'en ai pensé :

 

Ce film m'a vraiment donné du fils à retordre pour savoir ce que j'en pensais ou même simplement quelle note lui attribuer. Perplexe face à mon ressenti, je suis aller lire quelques chroniques d'autres cinéphiles, et j'ai été d'autant plus embrouillée en constatant la pluie, que dis-je, l'averse d'éloges qui lui ont été attribué. Je ne le trouve pas mauvais, pas vraiment, mais pour moi, il y a de nombreux manquement sur certains points, autant qu'il y a du génie sur d'autres facettes.

 

Bon, premièrement... je n'ai pas eu peur. Moi. Terrorisée au moindre jump scar, dès qu'on amène la présence du surnaturel (et il y en a en quantité dans ce film), même quand ce n'est pas le but du film. Bref, peut-être que je me suis frottée à une thématique qui ne me touche pas de la même manière que les autres, mais en temps normal... je suis une vraie poule mouillée du cinéma. Donc, déjà, je me demande où est le hic.

 

Ensuite, l'intrigue, ça ne va pas du tout. À titre personnel, j'ai deviné les tenants et les aboutissants du scénario dans la première demi-heure. Je ne suis pas du genre à élaborer mille résolutions envisageables dans ma tête quand je suis devant un film, mais il y a toujours les idées les plus évidentes qui nous viennent à l'esprit, celles qui normalement servent de leurre pour la révélation finale. Bon bah là, non. Le film est lisible, pour peu qu'on connaisse un minimum les codes du cinéma. Oh tiens ! Une scène qui apparemment ne sert à rien... évidemment, c'est un énorme indice pour la suite. Comment ne pas s'en rendre compte ? Du coup... ça tombe à plat. Le suspense monte difficilement, j'ai laborieusement entretenu l'espoir d'un cliffhanger réussi, avant que tout ne retombe comme un soufflet.

 

Alors... pourquoi trois étoiles ? Parce que ce film est ma-gni-fique ! Vraiment vraiment. Les acteurs, et surtout les deux actrices principales, jouent merveilleusement. Elles sont tout simplement subjuguantes. L'esthétique aussi est incroyable. Les décors, les rues, les costumes... le Londres des années 60 et celui du présent s'emmêlent, se marchent dessus, se transforment sous nos yeux, pour notre plus grand plaisir. Ou le mien tout du moins. C'était grandiose... en dehors du fait que j'ai tout vu venir.

 

Voilà, je ne vais pas m'étaler plus longuement. Je pense que ce film est intéressant, en dehors de son intrigue et de son esthétique, il parle aussi de quelques sujets notables : autour de la femme, des différences culturelles et de la maladie mentale. En tout cas c'est comme ça que je l'ai perçu. Quoi qu'il en soit, je pense qu'il mérite d'être regardé, et si vous tentez votre chance, je souhaite de tout cœur qu'il vous plaise !

Eiffel

Réalisation : Martin Bourboulon

Bande annonce

Genre : Historique, drame, biopic

Durée : 1h49

 

Pour la petite histoire :

 

En découvrant la bande annonce au cinéma, j'avais vraiment hâte de découvrir le film. J'aime beaucoup Romain Duris et Emma Mackey (depuis Sex Education, of course), et puis les histoires d'amour contrariées, c'est ma tasse de thé ! Ajoutez à cela Paris, l'exposition universelle, la course qu'a été la construction de la tour Eiffel et le fait que ma grand-mère ait bien aimé, je devais aller le voir.

  

Résumé du film :

 

Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu’il crée quelque chose de spectaculaire pour l’Exposition Universelle de 1889 à Paris, mais Eiffel ne s’intéresse qu’au projet de métropolitain. Tout bascule lorsqu'il recroise son amour de jeunesse. Leur relation interdite l’inspire à changer l’horizon de Paris pour toujours.

Ce que j'en ai pensé :

 

Mmmh... je n'ai pas été totalement convaincue par ce film. À mes yeux, ce n'est pas un biopic et le fait qu'il soit historique n'est qu'une question de décor ou de contexte. Ce film est une comédie romantique et dramatique, mais pas davantage. Ce n'est pas une mauvais chose en soit, loin de là, c'est juste que si on en attend autre chose comme c'était mon cas par exemple, on risque fortement d'être déçu. Il faut appeler un chat, un chat. Pas vrai Belote ?

 

À partir de là, qu'en dire ? Les deux acteurs principaux se donnent bien le change. J'ai trouvé Emma Mackey particulièrement talentueuse et mystérieuse dans son rôle, ce qui m'a beaucoup plu. Romain Duris en homme brisé ou amoureux, c'est aussi quelque chose qui fonctionne. L'alchimie était bonne, l'atmosphère propice à l'amour, au drame, au désir... c'est un couple qui captive. Les décors aussi sont sympathiques, Paris, la tour Eiffel, l'exposition universelle en perspective. Ça en impose. Le montage, en deux temporalités, est assez classique mais fonctionne comme le reste.

 

Pour moi, le vrai problème de ce film, c'est son manque d'originalité. À titre personnel, j'ai déjà vu plusieurs films ou mini-séries sur Gustave Eiffel et sa tour, je connais un peu. Ici, les événements ne servent que de contexte pour nous présenter l'histoire d'amour impossible entre les deux personnages principaux. Donc, point de vue information, rien de bien nouveau. Côté romantique... c'est terriblement classique. Si on enlève le fait que cette histoire concerne Gustave Eiffel, c'est simplement un drame comme il a dû en exister des milliers (malheureusement) pour les gens de cette époque. Du coup... ça manque un peu de saveur.

 

Pour faire simple, je dirais que Eiffel est une romance dramatique simple mais bien réalisée. Ce n'est pas celle qui vous marquera et que vous remettrez de temps à autre pour vous remonter le moral, comme Bridget Jones ou l'Arnacœur. Toutefois elle se laisse regarder et apprécier pour peu qu'on sache ce qu'on va y trouver.

Le dernier duel

Réalisation : Ridley Scott

Bande annonce

Genre : Historique, drame

Durée : 2h33

 

Pour la petite histoire :

 

Je ne suis pas forcément une grande admiratrice de Ridley Scott, mais j'étais curieuse de découvrir cette histoire, et aussi ce casting plutôt qualitatif, on ne va pas se mentir. J'avais un peu peur des deux heures et demi de film, ça fait un gros morceau, mais au détour d'un week-end à remplir, je me suis dit : pourquoi pas ? Bon... ça ne fonctionne pas à chaque fois de toute évidence.

 

Résumé du film :

 

Basé sur des événements réels, le film dévoile d’anciennes hypothèses sur le dernier duel judiciaire connu en France - également nommé « Jugement de Dieu » - entre Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, deux amis devenus au fil du temps des rivaux acharnés.

Ce que j'en ai pensé :

 

Aïe aïe aïe... c'est le film que je n'ai pas du tout aimé dernièrement. Il en faut bien me direz vous. Je vais vraiment finir par croire qu'Adam Driver et moi ne sommes pas fait pour nous entendre, car je n'ai pas apprécié grand chose de sa filmographie dernièrement. J'en ai des sueurs froides rien qu'à me le remémorer en train de chanter dans Annette. Bref, passons.

 

Pour commencer, il faut savoir que Le dernier duel est un film qui se découpe en trois parties, décidément ils aiment ça en ce moment. Ces trois parties ont pour but de nous montrer les trois points de vue des personnages principaux, dans l'ordre qui suit : Jean de Carrouges (Matt Damon), Jacques le Gris (Adam Driver) et enfin Marguerite de Carrouges (Jodie Comer). Le tout nous amène jusqu'au duel des deux premiers, dont l'issu clos le film. Bien.

 

Du coup... c'est long. Vraiment long. Deux heures et demi à revoir les mêmes événements, c'est de base un pari risqué, mais dans ce cas précis, c'est manqué. De plus, la subtilité espérée du film est censée résider dans la nuance des points de vue. En effet, la narration nous fait comprendre dès la seconde partie que ce que nous voyons et allons voir est subjectif. Le but que j'imagine être celui du récit : montrer comment les différences de mœurs et de perspectives peuvent faire exister deux points de vue totalement différent d'un même événement. Mais non. C'est plus que limpide à mes yeux. Je ne sais pas si c'est le jeu des acteurs ou le scénario, mais pour moi l’ambiguïté n'existe pas. Du coup... le film perd grandement de son intérêt à mes yeux. Surtout pour voir ensuite l'église se mêler de la chose avec son tact habituel. Bien sûr on sait à quoi s'attendre, mais ça ne fait jamais plaisir pour autant.

 

J'ai bien compris le fond du propos : les hommes se servent des femmes pour leurs querelles, dans une société moyenâgeuse où le viol n'est que peu de chose. Marguerite est une femme forte, courageuse (ou inconsciente), qui a osé parler et obtenu un procès (aussi arbitraire soit-il). Elle est une figure à prendre un exemple et à glorifier... mais dans notre société et notre contexte actuel, où il y a encore tant à faire pour les femmes, je trouve que ce récit, dans ce contexte... c'est un peu un coup d'épée dans l'eau. Ça me donne juste le sentiment que de tout temps les choses ont été ainsi, et que c'est à peine si on a réussi à déplacer trois cailloux autour de la montagne.

 

Bref. Je reconnais volontiers qu'à côté de ce que je n'ai pas aimé, ce film a le mérite d'avoir des décors et une reconstitution historique précis et admirables. L'histoire s'inspire de faits réels (mais en existe-t-il encore qui ne le sont pas, d'une façon ou d'une autre ?) et nous rapporte fidèlement une époque difficile, éprouvante, où la femme était traitée comme un bien générateur de bébés. Pour ma part je n'en retiendrais pas grand chose, si ce n'est que les armures ça avait l'air lourd et que ça fait beaucoup de bruit.

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