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Le Maître du Haut Château

Fiche descriptive

Titre : Le maître du haut château

Auteur : Philip K. Dick

Maison d'édition : J'ai lu (éditeur d'origine : G. P. Putnam's Sons)

Genre : Science-fiction, uchronie

Nombre de pages : 448

Pour la petite histoire

Le maître du haut château fait partie de cette longue liste de séries ou films dont j'ai vu la bande annonce en me disant : "Waouh ! Ça a l'air trop cool !", juste avant que l'écran ne m'indique que c'est adapté d'un roman. S'ensuit alors la pensée suivante : "Oh, le livre doit être encore mieux !". Donc exit le film, ou dans ce cas précis, la série, et direction la librairie ! Du coup... je n'ai aucune idée de ce que donne l'adaptation, mais effectivement, ce roman est plus que sympa.

Quatrième de couverture

En 1947 avait eu lieu la capitulation des alliés devant les forces de l'axe. Cependant que Hitler avait imposé la tyrannie nazie à l'est des Etats-Unis, l'ouest avait été attribué aux japonais.

 

Quelques années plus tard la vie avait repris son cours normal dans la zone occupée par les nippons. Ils avaient apporté avec eux l'usage du Yi-King, le livre des transformations du célèbre oracle chinois dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Pourtant, dans cette nouvelle civilisation une rumeur étrange vint à circuler. Un homme vivant dans un haut château, un écrivain de science-fiction, aurait écrit un ouvrage racontant la victoire des alliés en 1945...

Ce que j'en ai pensé

À vrai dire... je ne m'attendais pas du tout à ce que j'ai rencontré dans ce roman. Bon, déjà il faut savoir que je n'avais jamais lu du Philip K. Dick (et qu'à ma grande honte, je ne savais même pas qui il était) et ensuite que ce monsieur est connu pour son style particulier (merci Wikipédia !). De fait, si le style d'écriture m'a d'abord un peu troublée, avec ces nombreux personnages, dont on suit les actions à la troisième personne du singulier et les pensées (en italique)... je m'y suis faite, et j'ai même beaucoup aimé !

 

En tant qu'auteure, j'adore la multiplicité des points de vue. J'aime pouvoir montrer plus de choses, changer de rythme, de style d'écriture au sein d'un même roman... et logiquement, en tant que lectrice, j'aime ça tout autant. J'ai trouvé les personnages fascinants, j'ai apprécié découvrir leurs conditions de vie et leurs statuts sous cet étrange régime nippon. Au début, j'ai eu un peu de mal à comprendre à quoi souhaitait en venir l'auteur avec ces hommes, et une femme (c'est toujours mieux que rien), aux portraits sommes toute assez banals. Heureusement, la construction de l'intrigue, qui s'établit peu à peu autour d'eux, nous amène vers des enjeux bien plus importants (dont je ne compte rien révéler, of course).

 

Les enjeux du roman, une vaste question à mes yeux. Le tableau qui nous est brossé est forcément atypique, puisque nous découvrons les États-Unis dominés et dirigés par les Japonais, craignant eux-même quelque peu la puissance Allemande qui contrôle l'Europe et a rasé l'Afrique à l'aide d'une sympathique bombe (comme quoi, que ce soit une puissance ou une autre, des gens finissent atomisés), tout en se lançant dans la colonisation martienne. Rien que ça ! Si l'univers du roman est attrayant en lui-même, ça ne le dispense pas d'une intrigue, qui selon moi se construit en deux temps... 

 

Premièrement, on découvre donc au fil des pages celui qui est le maître du haut château, un écrivain reclus dans une sorte de forteresse après avoir publié un roman aussitôt censuré, relatant ce qui serait arrivé si les Allemands n'avaient pas remportés la guerre. Étrange concept, que celui de milliers de personnes essayant d'imaginer "notre monde" (qui n'est pas réellement notre monde puisque les faits ne collent pas) tandis qu'eux vivent l'hégémonie germanique. C'est certainement l'aspect du roman que j'ai le moins compris, je pense. Je l'ai tout de même apprécié, mais je n'ai aucune idée d'où l'auteur souhaite en venir... peut-être que lumière se fera dans les mois à venir.

 

Secondement, il y a des intrigues politiques. Des rencontres doivent se faire, des personnes se parler, des complots être révélés... j'ai été tenue en haleine plus que je ne l'aurais cru. Je pense que c'est ce que j'ai d'ailleurs préféré dans cette lecture. Découvrir cette étrange et dérangeante société issue du règne allemand, puis voir les fils se rassembler et les masques tomber. C'est beaucoup plus classique et tangible en terme d'enjeux, mais efficace !

 

Enfin, oui, enfin... je ne sais pas du tout quoi penser des deux chapitres supplémentaires. Philip K. Dick souhaitait écrire une suite, mais le projet n'a pas abouti. À la place, deux chapitres isolés restent, et on été placés à la fin de l'ouvrage. Ce qu'il a imaginé pour son tome deux me paraît encore plus curieux que son "premier" roman... dommage, on ne saura jamais. Ou alors, nous sommes libres d'imaginer à partir de cette base. Je pense que globalement, Le maître du haut château est un bon outil pour réfléchir et imaginer. Reste à savoir si vous y trouverez quelque chose qui vous parle.

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