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Paris en bouteille

Quelques mots sur Margot de Jubécourt

 

Margot est née du côté de Paris, mais c'est en Isère qu'elle s'est installée et a choisi de rester. L'écriture a presque toujours fait partie de sa vie, et elle pratique assidûment depuis plus de dix ans, toutefois, c'est en tant qu'ingénieure qu'elle gagne sa vie pour le moment. Une double casquette étonnante, mais qui doit être très enrichissante !

 

Côté plume, Margot se veut au service de l'espérance. Un bel élan anime ses ouvrages, qui sont positifs et lumineux ! De plus, elle a choisi de s'adresser aux publics de tout âges. Elle a publié un ouvrage jeunesse : Merlin, le requin, deux romans scouts pour adolescents, et enfin un recueil de poème...  Et c'est sans compter Paris en bouteille, dont nous allons parler. ;)

Paris en bouteille

 

Genre : Feel-good, drame

Disponible sur Amazon ou Etsy

Nombre de pages : 236

 

Synopsis :

 

Léonie se bat nuit et jour contre le traumatisme d’une violente agression. Eliott recolle les morceaux d’une vie que ses parents ont détruite.

Et si, au bout de leurs combats, le bonheur était possible ? Si la grisaille parisienne laissait place à une ville de lumière ?

— Avec des « si », Eliott, on mettrait Paris en bouteille.

— Je relève le défi. On ne va pas juste s’en sortir : on va triompher.

Une seule rencontre peut tout transformer. Le pari qui les lie est déjà une promesse.

Ce que j'en ai pensé

Ce qui m'a tout de suite accrochée dans Paris en bouteille, c'est la plume de Margot. Avant même d'apprendre à connaître les personnages et leurs histoires, j'ai été touchée par la poésie qui se dégage du texte, la justesse des mots choisis, sans jamais tomber dans la lourdeur. Un équilibre appréciable et constant, qui m'a joliment accompagnée aux côtés de Léonie et Eliott.

 

Pour être tout à fait honnête, j'avais découvert couverture et résumé du roman il y a quelques temps, et n'y suis pas retournée avant d'entamer ma lecture. J'ai été un peu surprise par la dureté des thèmes traités, les lourds passés et même présents, des deux personnages principaux. Ce sont des thèmes complexes et douloureux sur lesquels Margot à choisi d'écrire. Toutefois, je trouve qu'elle les aborde avec précaution, et beaucoup de bienveillance aussi... Léonie comme Eliott avancent pas à pas dans leur vie, et je les ait découvert de la même manière. Une page après l'autre, sans plus les voir défiler tant j'étais absorbée par le récit.

 

Une fois plongée dans Paris en bouteille, je me suis laissée porter par l'aspect plus feel-good du roman. J'ai eu l'impression par moment d'être effectivement dans un espace clos, telle une bouteille. À travers les prismes de Léonie et Éliott, on découvre leur Paris, les souvenirs qu'ils y ont cultivés et l'avenir qu'ils espèrent y trouver. Ça m'a beaucoup fait penser au Fabuleux destin d'Amélie Poulain, comme si je pouvais sentir ce filtre sépia propre au film, un peu nostalgique... En tout cas ça m'a plu !

 

Au final, ma lecture est passée sans que je m'en aperçoive. Déjà, je me retrouvais à la fin, le cœur plus léger avec cette sensation que oui, tout peut bien aller, propre aux bons romans feel-good ! Je suis bluffée que Margot ait pu m'amener dans cet état d'esprit alors que son récit est un drame par bien des aspects. Je pense qu'elle réussi son pari, elle nous amène vers l'espoir, même lorsqu'il faut en passer par les recoins les plus sombres de la vie.

 

Interview de l'auteure, Margot de Jubécourt

À propos de toi

Éloïse Hailone : Peux-tu te présenter rapidement ? Quelques mots, pour te décrire de la manière qui te convient.

Margot de Jubécourt : Je m’appelle Margot de Jubécourt, j’ai 29 ans et je suis auteure de romans et de poésie depuis 10 ans. Je suis chrétienne et j’essaie de porter dans mes livres un regard d’espérance, même et surtout dans les combats les plus lourds.

 

Éloïse : Peux-tu décrire rapidement ton parcours ? Tes études, ton métier, tes expériences… ?

Margot : Comme beaucoup d’auteurs, je gagne ma vie avec un métier qui n’a rien à voir avec l’écriture. Je suis ingénieur en Prévention des risques, un terme qui englobe qualité, sécurité au travail et environnement. J’ai commencé à écrire au lycée, je suis tombée amoureuse de cet art et je l’ai poursuivi en parallèle de mes études et de mes différents postes. J’ai publié mon premier roman, Pour quelques œillets, en 2013 aux éditions Téqui. Depuis, j'ai édité 4 autres livres en autoédition !

 

Éloïse : As-tu d'autres passions en dehors de l'écriture ? Musique, peinture, cinéma… ton chat ?

Margot : J’ai une passion pour les histoires et pour les mots en général. Je lis beaucoup, je regarde des films, mais aussi des interviews de gens ordinaires sur les accidents de leurs vies (deuils, combats, rencontres, victoires etc.). Les rencontres, les relations me touchent beaucoup.

Parlons de Paris en bouteille

Éloïse : Peux-tu me parler de Paris en bouteille, comment en es-tu venue à l'écrire ? D'où est partie l'idée qui t’a lancée dans ce projet ?

Margot : Ce livre est né d’une angoisse, d’une question qui me taraudait : comment pourrais-je rebondir s’il m’arrivait la pire épreuve ? Le pari de ce livre, c'est que le bonheur est possible en toute situation. Paris en bouteille n'est vraiment pas une histoire sur le malheur, mais sur la résilience, sur la joie.

 

Éloïse : Tu as choisi des thèmes durs et complexes à évoquer (une agression, une famille décomposée). Pourquoi as-tu eu envie de les aborder ? Comment as-tu fait pour arriver à les traiter aussi bien ?

Margot : Les agressions commises sur des femmes me préoccupent depuis très longtemps. Je me sens concernée, visée en tant que femme. Je me suis facilement glissée dans la peau de Léonie.

L'histoire d'Eliott vient en miroir de celle de Léonie : lui aussi a vécu un traumatisme et s'enlise dans la solitude... mais si Léonie figure clairement dans le camp des victimes, Eliott est assimilé aux coupables. C'est en cela que le "pari" d'Eliott et Léonie est si puissant.

Comment fait-on pour bien traiter ces sujets difficiles ? Je crois qu'il ne faut pas chercher à défendre une thèse, à juger ou à justifier. J'écoute beaucoup de témoignages sur les thèmes que j'aborde, mais surtout, je me glisse dans la peau de mes personnages, et je suis leurs routes. J'essaie de vivre avec eux les événements, d'intérioriser leurs pensées. Je raconte leurs histoires, et elles seules, je n'en fais jamais une généralité. J'essaie aussi de garder un cap positif, sans minimiser les épreuves. 

 

Éloïse : J’ai particulièrement apprécié ta plume, le choix des mots et le poésie générale qui se dégage de ton texte. Tu travaille beaucoup la forme ? Autant que le fond ? En quoi est-ce important ?

Margot : La forme est au service du fond, les deux sont très complémentaires. Je soigne beaucoup la forme, non pas pour qu'on la remarque, mais pour qu'elle emporte le lecteur dans l'histoire. Je vois le style comme un véhicule. Il doit être efficace, agréable... 

Ayant écrit beaucoup de poésie, j'en glisse naturellement dans mes romans. Ça allège les sujets difficiles. Mais il faut aussi un style concis, précis, qui va droit au but et qui touche le lecteur. Je travaille là-dessus en permanence.

 

Éloïse : Ta vision de Paris m’a un peu rappelé celle d’Amélie Poulain. On passe par un filtre, celui du prisme des personnages. Est-ce une influence que tu as ressentie (ou est-ce mon imagination) ? Qu’est-ce qui t’a inspiré cette vision de Paris ?

Margot : C'est vrai qu'il y a quelque chose d'Amélie Poulain. Je ne crois pas avoir été influencée par ce film, mon approche a été plutôt instinctive. Pour qu'on s'identifie aux personnages, j'ai choisi d'être au plus près d'eux, de me glisser dans leurs peaux. Paris leur rappelle des souvenirs, bons ou mauvais... et participe à leur histoire. Chaque lieu les aide, à sa façon, à avancer. 

Je ne suis pas parisienne, mais j'ai toujours trouvé cette ville saisissante, parce qu'elle nous parle. Elle renferme une part d'Histoire, de vanité, d'enchantement... un peu de tout. Partout, il y a quelque chose à voir, à penser, à intérioriser. Je crois que ça m'a beaucoup inspirée.

 

Éloïse : As-tu une anecdote particulière ou amusante à raconter à propos de Paris en bouteille ? Un retour d'un lecteur ? Ton chat qui a mangé ton manuscrit pendant le premier jet ?

Margot : J'ai trouvé le titre Paris en bouteille avant l'histoire. J'avais besoin d'un nouveau projet d'écriture, j'ai inventé trois titres de livres à partir d'expressions françaises. Ensuite seulement, j'ai inventé un petit résumé d'histoire pour chacun... et j'ai choisi celui qui m'inspirait le plus ! Voilà comment est né Paris en bouteille.

Du côté de l'écriture

Éloïse : Comment t’est venue l'envie d'écrire de manière générale ? À quel moment de ta vie et pourquoi ?

Margot : J'ai toujours beaucoup lu, petite. Dès que j'avais un moment, cachée sous la couette ou en marchant dans la rue... 

Au collège, j'ai commencé à écrire des poèmes. Au lycée, j'ai commencé à écrire des romans. Et quand j'ai eu mon premier ordinateur, je me suis dit : allez, je me lance, j'écris un "vrai" roman et je le publie. J'ai écrit Pour quelques œillets.

Écrire est une façon pour moi de m'exprimer sans être interrompue - je suis assez réservée de nature - mais aussi de réfléchir à des sujets sensibles : situations familiales, amour, amitiés, drames, conflits...

 

Éloïse : Quand, où écris-tu ? As-tu un rituel d'écriture ?

Margot : J'écris partout et à n'importe quel moment : dans les transports, sur mon téléphone, pendant ma pause déjeuner, sur un cahier, dans mon canapé, sur mon ordinateur... Globalement, je suis quand même beaucoup plus efficace quand je m'assieds à un bureau avec un ordinateur !

 

Éloïse : Quelles lectures t’ont inspirée ? Dans la vie ? Et pour tes romans ?

Margot : Le roman qui m'a donné envie d'écrire était Ondine de Laure Angelis, un roman scout. Victoire : mon premier roman a été publié dans la même collection que ce livre ! Mais beaucoup d'autres histoires ont été sources d'inspiration pour moi : Manon des sources (Marcel Pagnol), Les Promesses du Ciel et de la Terre (Claude Michelet), Rebecca (Daphnée du Maurier), les livres de Michel Bussi, ceux d'Agnès Martin-Lugand... des lectures chrétiennes, aussi. La liste est très longue.

 

Éloïse : De prochains projets d'écriture en perspective ? (bon, en vérité je suis abonnée à ta newsletter alors je sais qu’un projet se prépare :D) Sur des thématiques similaires ou changement de registre ?

Margot : Oui, pour le prochain roman, le genre sera le même, les thématiques seront différentes mais tourneront toujours autour de relations, d'épreuves, de résilience. Une autre quête du bonheur, avec trois personnages cette fois-ci !

Du côté de l'auto-édition

Éloïse : Quel est ton parcours ? Un choix ou une nécessité ?

Margot : Mon premier roman a été édité en maison d'édition traditionnelle. J'ai découvert l'autoédition 6 ans plus tard, avec mon recueil de nouvelles et de poèmes Gribouillages : c'est un format qui ne trouvait pas sa place chez les éditeurs que j'ai démarchés, mais qui plaisait beaucoup à mon entourage. Je me suis lancée en autoédition et je ne l'ai jamais regretté !

 

L'autoédition est un vrai choix aujourd'hui : elle m'offre une liberté totale de création et de diffusion... et elle est dix fois plus rentable pour moi que l'édition traditionnelle. 

 

Éloïse : Quelle est ta vision de ce milieu ? Une opportunité, une passerelle, une nouvelle branche de l’édition à part entière ?

Margot : C'est une nouvelle branche, et une nouvelle opportunité. 

En tant qu'auteur hybride (mi-édition traditionnelle, mi-autoédition), je trouve que chacune de ces solutions a du bon. Une bonne maison d'édition cherche à faire évoluer ses auteurs, à leur transmettre son professionnalisme, à les faire connaître... mais conserve la plupart des droits sur le livre. L'autoédition offre une liberté géniale que tout artiste appréciera, mais laisse l'auteur seul devant son œuvre et sa promotion, et souffre d'un manque de crédibilité car beaucoup d'amateurs s'y essaient. C'est le jeu. À chacun de choisir ce qui lui convient et de s'armer en conséquence !

Pour finir sur une note fun

Éloïse : Quel est ton dessert préféré ?

Margot : La crème brûlée. Mais j'ai un plus gros penchant pour les chips.

 

Éloïse : As-tu un porte bonheur ?

Margot : Non, j'essaie de me porter chance par moi-même. Et je suis chrétienne, accessoirement, ce qui me donne d'autres moyens d'espérer !

 

Éloïse : Une musique pour casser la baraque ?

Margot : Je suis très branchée chanson française. J'ai un faible pour Vertige de l'amour, d'Alain Bashung, qui me fait beaucoup rire bien qu'elle soit complètement tordue. Plus poétique : Tout s'en va, de Charles Aznavour ou Terre de Céline Dion. Et si c'est ringard, tant pis. :)

Pour en savoir plus

Si tu veux en savoir davantage sur Margot ou ses ouvrages, je te conseille d'aller visiter son site internet ! Elle y tient également un blog avec des textes poétiques et des articles sur l'écriture.

 

Côté réseaux sociaux, tu peux la retrouver sur Instagram ou Facebook, si tu aime suivre les actualités ou que tu es friand.e.s de réels amusants !

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