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Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre

Quelques mots sur Virginie Lloyd

 

Virginie Lloyd, aujourd'hui écrivaine à temps plein, à d'abord été journaliste et reporter pour la télévision avant de se consacrer à sa passion pour les mots. Elle nous livre un joli récit de son parcours sur son propre site web, plein d'humour et de fraîcheur.

 

Pour ma part, je l'ai "rencontrée" sur Instagram, alors que je débutais sur mon propre compte et étais en quête d'auteur.e.s auto-édité.e.s, pour comprendre ce que faisaient les autres et m'en inspirer un peu. Ce n'est qu'un peu plus tard, au détour d'une petite promotion spéciale confinement, que je me suis laissée tenter par son premier roman : Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre.

Ses écrits

C'est avec son premier roman noir, feel-good et déjanté (d'après le résumé himself) et son étonnante personnage principale, Lily, que j'ai découvert dernièrement Virginie Lloyd et sa charmante plume. Personnellement, Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre m'a séduite autant par son résumé énergique que par sa couverture colorée. Promettre du crime et du feel-good, c'est un mélange osé mais qui a payé, ma curiosité a eu besoin d'être satisfaite !

 

L'auteure a également publié un second roman intitulé : Cher bonheur, j'ai pris la liberté de t'écrire. Dépêche toi de répondre... Cette histoire-ci, visiblement plus douce, raconte la vie d'Augustin, un jeune homme autiste et celle de Victor, un ex-taulard mal luné, qui vont être amenés à se rencontrer et cohabiter. Bien que j'ai également été tentée par celui-là, j'ai préféré découvrir le premier d'abord car j'avais envie de quelque chose de rythmé et dynamique, ce que je n'étais pas sûre de trouver ici. Toutefois, la couverture est tout aussi jolie que pour son grand frère, et si vous aimez les personnages en quête de bonheur, les romans de Virginie Lloyd semblent être des lectures toutes indiquées.

 

J'ai également découvert sur son site d'auteure deux nouvelles ainsi que deux poésies en libre accès. Une bonne façon de découvrir un peu Virginie Lloyd avant de se lancer dans la lecture d'un de ses romans.

Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre

 

 

Synopsis :

 

Lily Brooks est rédactrice de modes d'emploi. Elle mène une vie tranquille jusqu'au jour où, par hasard, elle découvre le développement personnel. Chouette ! Une notice du bonheur ! Pas vraiment. Entre crimes et bienveillance, Lily va devoir affronter les effets secondaires de sa nouvelle vie.

 

Un feel-good noir et déjanté !

 

PI : Ce roman a reçu le prix du Speed-dating Amazon 2019 !

(perso, je sais pas trop ce que c'est, mais ça a l'air sympa)

 

 

 

Disponible en version papier et numérique.

Ce que j'en ai pensé

Quelque chose qui a toujours beaucoup d'importance à mes yeux et que j'ai vraiment apprécié dans la lecture de Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre, se sont les personnages. Il n'y en a pas deux comme Lily, une jeune femme singulière, drôle et plutôt attachante, qui se débat un peu avec elle-même et son passé compliqué. Elle a une vie et une personnalité assez hors normes, mais c'est ce qui fait tout le sel de son histoire. Pour l'entourer, de joyeux larrons en maison de retraite, avec Hubert, Jacky et la douce Henriette, pleins d'humour et de grandes pensées sur la vie. J'ai aimé que ces trois personnages aient chacun leur monde, leur passé, leur singularité... Une petite pensée me reste pour ce cher Vincent, si touchant et qui en a un peu vu de toutes les couleurs, merci Lily, personnellement j'en ai ri.

 

À côté de ce joyeux petit monde (et encore je ne les ai pas tous cités), une intrigue pour le moins originale. Comme l'indique le résumé, l'histoire de Lily est mêlée aux crimes qu'elle commet... enfin plus ou moins. Disons que c'est compliqué, mais toujours cocasse et drôle. L'art de tuer à grand renfort de post-it, j'ai trouvé ça amusant, prenant, et je me suis surprise à accompagner bien volontiers Lily dans ses lubies, même si pour moi des chips dans du coca ce n'est pas possible, je lui pardonne.

 

J'ai apprécié, en marge de l'intrigue, les jolis questionnements et les réflexions de l'auteure, sur soi-même, sur ce qu'on veut devenir, sur le bonheur... comment être heureux, même lorsque la vie ne nous a pas donné un accès privilégié à ce sentiment qu'on devrait pourtant tous pouvoir ressentir de temps à autre. J'ai aimé la sagesse de certains personnages, et les troubles des autres, rien n'est jamais manichéen (oui je frime un peu là). 

 

Un point sur lequel j'ai eu peut-être un peu plus de mal, c'est le style très appuyé de Virginie Lloyd. Malheureusement, je n'ai rien lu d'autre d'elle, alors je ne sais pas si c'est propre à ce roman ou son style en général, quoi qu'il en soit je peux toujours en donner mon ressenti. Même si le roman n'est pas rédigé à la première personne du singulier mais à la troisième, nous sommes dans notre lecture auprès de Lily, le narrateur étant très présent, très impliqué. Je suis peut-être plus habituée à un style plus neutre (lorsque c'est rédigé à la troisième personne du singulier tout du moins) dans ce que je lis, du coup ça m'a fait bizarre. Souvent, je trouvais presque que c'était un peu trop dans le choix des mots, certaines répétitions de phrases (volontaires) au cours du roman. Après, ça n'a pas gâché ma lecture pour autant, loin de là.

 

La seule chose qui m'a vraiment chiffonnée, c'est le bien trop important emploi du mot "bonheur". Je sais que c'est le thème principal du roman, et je comprends qu'il soit souvent mentionné... mais à un moment pour moi c'était presque l'overdose. J'avais l'impression de le lire tout le temps, à chaque page surtout sur la fin, ça m'a un peu agacée, même si j'appréciais les réflexions autour du sujet. 

 

En dehors de ça, j'ai bien aimé l'ensemble du roman, l'intrigue qui part peu à peu en cacahuète au fil des chapitres... mais en même temps comment pourrait-il en être autrement ? J'ai été émue par l'histoire de chaque personnage, heureuse de partager un peu de leur vie et de leur sagesse lorsque l'occasion m'en a été donnée. C'était une belle histoire.

 

Mais c'est quoi cette fin ?! Argh ! Je sais que c'est comme ça dans certains romans et qu'on en saura pas plus mais... je voulais en savoir plus, moi ! Sur le coup, je me suis sentie un peu lésée, comme si on m'avait volé la dernière bouchée de mon gâteau (celle qui a du sucre glace parce qu'on a voulu garder le meilleur pour la fin), mais après réflexion j'ai trouvé ça plutôt drôle. C'était une bonne façon de finir une histoire qui aurait eu du mal à déboucher sur un total retour à la normale, mais qui aurait souffert de se voir imposer une conclusion plus stricte. Toutefois, si j'arrive à contacter l'auteure, peut-être que je pourrais avoir plus de détails, qui sait ?

Le mot de la fin

J'ai vraiment apprécié ma lecture, ce roman est bien un feel-good noir et déjanté, c'est confirmé. De vrais moments drôles, une héroïne attachante, des personnages aux grands cœurs. Une fin qui m'a un peu laissée dans les choux au départ, mais qui est un choix qui me convient amplement après coup. À part ça, je me demande simplement si le style très prononcé que j'ai rencontré dans Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre est propre au roman ou propre à son auteure, justement. Peut-être me faudra-t-il lire un second roman pour avoir ma réponse !

L'interview de l'auteure

À propos de Virginie Lloyd :

 

Éloïse Hailone : Peux-tu te présenter rapidement ? Quelques mots pour te décrire de la manière qui te convient.

Virginie Lloyd : Je suis juste une nénette des années 80, qui a grandi avec la télé, les Malabar et les vieux bouquins. J'aime l'écriture, les silences, les réponses aux questions existentielles, les repas de familles, les blagues à deux balles et la photographie.

 

Éloïse : Peux-tu décrire en quelques mots ton parcours ? Tes études, ton métier, tes expériences... ?

Virginie : Après des études de Lettres, j'ai bossé 20 ans dans la Presse, comme Reporter. J'ai adoré ! Rencontrer des destins passionnants et raconter leur histoire avec une caméra. Et puis, le métier étant devenu trop "BFM & co", j'ai décidé de tout envoyer balader. J'ai donc pris ma plume pour continuer à raconter des histoires, mais cette fois-ci, à ma façon, à mon rythme.

 

Eloïse : As-tu d'autres passions en dehors de l'écriture ? Musique, peinture, cinéma... ton chat ?

Virginie : J'adore la télévision, en particulier les séries. Et je suis fan de Retour vers le Futur. J'adore la photographie, l'Histoire et les voyages. Les paysages écossais me font kiffer (j'aimerais y vivre quand je serais toute vieille et toute flétrie). J'adore la verveine, les vieux bouquins et les spaghetti aux boulettes (celle de ma maman, les meilleures, évidemment). J'aime ma famille, les maisons avec des passages secrets et caresser mon chat en écoutant La vie en rose chanté par Louis Armstrong.

 

 

À propos de Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre :

 

Éloïse : Peux-tu me parler de Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre ? D'où est parti l'idée qui t'as lancée dans ce roman ?

Virginie : Tout est parti du développement personnel. J'ai pratiqué cette méthode, j'ai beaucoup aimé cette recherche guidée du bonheur, et puis, ça m'a très vite gonflée. Je me sentais obligée d'être toujours heureuse. Où était passée ma pauvre mélancolie ? Le développement personnel, c'est "trouver votre vraie nature", comme ils disent. En pensant à cette phrase, il m'est venu la réflexion suivante : "Imagine que ta vraie nature, ben ! c'est une nature de criminelle." Et hop ! J'ai décidé de raconter l'histoire de Lily Brooks, rédactrice de modes d'emploi qui, en cherchant le bonheur, se retrouve à subir les effets secondaires de cette quête où crimes et bienveillance se mélangent.

 

Éloïse : De combien de temps as-tu eu besoin pour écrire ce roman ?

Virginie : Cinq mois grosso modo, entre les recherches et l'écriture.

 

Éloïse : Est-ce qu'en tant que super chroniqueuse, je peux avoir des révélations exclusives sur le fin de Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre ? Promis je ne le dirais à personne !

Virginie : Hein ? Quoi ? La fin de quoi ? Le début de tout ? Alerte Spoil ! Bon, plus sérieusement, si je vous le dis, je serais obligée de vous tuer.

Éloïse : Il fallait au moins essayer..

 

 

À propos d'écriture :

 

Éloïse :  Comment t'es venu l'envie d'écrire de manière générale ? À quel moment de ta vie et pourquoi ?

Virginie : Il y a trois ans à peine. Petite, je n'écrivais pas des histoires sur un vieux carnet que je fermais à clé, en espérant secrètement devenir écrivain. Non, petite, je croyais que les écrivains étaient tous morts et enterrés au Père-Lachaise et ça me branchais pas de finir comme eux. Ce que j'aimais, en revanche, c'était faire des lignes. J'ai toujours aimé la forme des lettres, la calligraphie...

 

Éloïse : Quand, où écris-tu ? As-tu un rituel d'écriture ?

Virginie : Je me lève tous les matins à 5h. Je déjeune et je lis de la poésie. Puis, je visse mon casque sur les oreilles et hop ! je me lance. Autour de moi, il y a mes carnets de notes, le châle à carreaux que m'a offert une lectrice, un truc à mâchouiller et mon chat. Le soir, je suis incapable d'écrire. Alors, je puise mon inspiration devant Netflix ou à écouter mes enfants qui, à leur façon, me racontent leur journée.

 

Éloïse : As-tu une méthode d'écriture ? Plutôt plan détaillé ou improvisation ?

Virginie : J'ai un plan que je ne suis jamais précisément. Lol. J'utilise des fiches T, vous savez celles que l'on glisse dans les plannings. Elles sont colorées, chaque couleur à sa fonction : suspense, climax, interaction, nom de chapitre... c'est hyper pratique pour se repérer. Mes recherches, quant à elles, s'effectuent sur un carnet et sur le net. J'adore cette partie du travail d'auteure : chercher l'info, l'anecdote et la glisser dans une histoire inventée de toute pièce. Donc, pour résumer, j'ai un plan mais c'est tellement le bordel dans ma tête que ce pauvre plan ne ressemble plus vraiment à ce qu'il était au début.

 

Éloïse : Quelles lectures t'ont inspiré ? Dans la vie ? Pour Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre ?

Virginie : Je n'ai pas vraiment de souvenirs précis de mes lectures d'enfance (je veux dire par là, pas de titre précisément). En revanche, j'ai le souvenir d'avoir lu beaucoup de poésie et de romans classiques. C'était merveilleux.

Les lectures m'inspirent chaque jour. C'est merveilleux d'être époustouflée par des auteurs d'antan et contemporains. Je pense en particulier à Solène Bakowski, Alfred de Musset, Franck Bouysse, R. J. Ellory, Robert Burns, Oscar Wilde, Luca di Fulvio, Stéphane de Groodt... il y en a tant d'autres que j'adore !

 

Éloïse : De prochains projets d'écriture en perspective ?

Virginie : Oui. Un roman noir qui sortira très bientôt. Fin juin 2020 (La Valse des Éphémères). Et pour 2021, un feel-good et un roman noir sont en cours de préparation dans ma tête.

 

 

À propos d'édition :

 

Éloïse : L'auto-édition : un choix ou une nécessité ? Comment as-tu vécu cette expérience, que ce soit avec Quitte à tuer autant le faire dans l'ordre ou les autres romans que tu as écris ?

Virginie : Un choix ! C'est très important de savoir faire les choses par soi-même. J'ai grandi dans une famille d'ouvriers et de bosseurs, j'ai eu de beaux exemples de détermination et de cœurs à l'ouvrage. L'auto-édition permet de connaître ses capacités et de faire face à ses limites. C'est une expérience humaine et littéraire très enrichissante.

 

Éloïse : Si tu avais à nouveau le choix aujourd'hui : maison d'édition ou auto-édition ?

Virginie : Curieuse comme je suis, il serait étonnant que je ne tente pas le coup en édition, en plus de l'auto-édition. Être auteure hybride, ça me tente bien. Pour l'heure, je suis bien comme ça.

 

 

Et sinon, le plus important :

 

Éloïse : Quel est ton dessert préféré ?

Virginie : Les cerises cueillies directement sur l'arbre.

 

Éloïse : As-tu un porte-bonheur ?

Virginie : Non. Le bonheur ne se porte pas. C'est lui qui nous porte.

 

Éloïse : Une musique pour casser la baraque ?

Virginie : Power of love, du groupe Huey Lewis and the News.

 

 

Un grand merci à Virginie Lloyd pour avoir répondu à toutes mes questions plus ou moins farfelues... et de ne pas m'avoir tuée aussi. :D

Si vous voulez en savoir plus

Virginie Lloyd a un très joli site d'auteure sur lequel vous pouvez allez faire un tour si vous voulez davantage d'informations, ou même acheter directement un de ses romans dans sa boutique plutôt que sur Amazon (je sais qu'il y a parfois des puristes, c'est agréable d'avoir le choix).

 

Elle est également présente sur les réseaux sociaux via un compte Facebook ainsi qu'un joli compte Instagram ! Il y a aussi un compte Twitter, mais j'ai cru comprendre que ce n'était pas trop sa tasse de thé, alors rendez-vous plutôt sur les deux précédents pour avoir de ses news.

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