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Roméo & Juliette

Titre : Roméo & Juliette

Auteur : William Shakespeare

Maison d'édition : Le livre de poche (éditeur d'origine : aucune idée)

Genre : Tragédie, théâtre

Nombre de pages : 192

 

 

Pour la petite histoire :

 

Enfant, quand j'avais cinq ou six ans, j'étais fan archi fan de la comédie musicale Roméo & Juliette, de la haine à l'amour (comme la moitié des petites filles à l'époque je suppose). Du genre, j'ai été au spectacle, j'avais le même bonnet que Juliette, un grand poster dans ma chambre (dédicacé, s'il vous plaît), et aujourd'hui encore je pourrais la chanter par cœur de la première à la dernière chanson. Après ça, je suis tombée amoureuse du film de Baz Luhrmann, Roméo + Juliette, et enfin, autour de mes dix-sept ans, je me suis décidée à découvrir l'oeuvre originale (mais en français tout de même), parce que se dire fan de ce mythe tragique sans avoir lu Shakespeare, ça fait pas sérieux.

 

 

Quatrième de couverture :

 

À Vérone, où les Montaigu et les Capulet se vouent une haine ancestrale, Roméo, fils de Montaigu, est amoureux de Rosaline, tandis que Capulet s'apprête à donner une grande fête pour permettre à Juliette, sa fille, de rencontrer le comte Pâris qui l'a demandée en mariage. Parce qu'il croit que Rosaline s'y trouvera, Roméo se rend au bal - et pour Juliette éprouve un coup de foudre aussitôt réciproque. Sous le balcon de la jeune fille, il lui déclare le soir-même son amour puis, le lendemain, prie frère Laurent de les marier et de réconcilier leurs familles ennemies. Mais voici que, sur une place de Vérone, Tybalt, cousin de Juliette, provoque Roméo qui refuse de se battre. Mercutio, son ami, dégaine à sa place, mais lorsque Roméo voit Mercutio mortellement frappé par Tybalt, il décide de le venger : Tybalt tombe à son tour, et ce qui était une comédie vire à la tragédie.

 

Si, dans cette pièce que Shakespeare compose vers 1595, les amants de Vérone sont ainsi promis au tragique, c'est que le destin leur est hostile. Star-crossed lovers, Roméo et Juliette sont seulement nés sous une mauvaise étoile : ils ne sont victimes ni d'une faute ni de leur amour, mais d'une suite de circonstances malheureuses qui mettront à mort cet amour - et feront de leur histoire, pour plusieurs siècles, un mythe.

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

Lire une pièce de théâtre qui a disons... un certain âge, c'est forcément un peu particulier, surtout si on est encore une adolescente pas franchement décidée à être fan de littérature (ça va venir, ça va venir). Toutefois, s'agissant de Roméo et Juliette, LE couple, qui m'a fait rêver, espérer, puis avouons le, carrément pleurer, j'ai décidé de me plongée toute entière dans cette lecture, sans à priori, juste avec le plaisir de découvrir la véritable histoire, après films et musiques.

 

Fatalement, je me suis frottée aux nombreuses différences qu'offre le texte original, représentant de son époque... tellement éloignée de la notre (date de parution officielle en 1597, tout de même). C'était étrange de replonger dans ce texte déjà en grande partie entendu dans le film de Baz Lurhmann, mais qui n'a pourtant plus grand chose à voir (on oublie les pistolets et les hélicoptères, s'il vous plaît). La scène d'introduction avec divers membres appartenant aux deux familles qui se chamaillent m'a un peu laissée perplexe... mais pas autant que la toute dernière scène, dans le tombeau des Capulet, où Roméo et Paris se battent en duel (Paris meurt en plus, désolée du spoil, mais ça fait 423 ans que c'est sorti). Je ne sais pas pourquoi absolument tout le monde a autant délaissé ce cher Paris dans les revisites... 

 

À contrario, j'ai lu avec bonheur les scènes que je connaissais déjà très bien. J'aime beaucoup l'affrontement entre Mercutio, Tybalt et (plus ou moins) Roméo. Ma préférée, de manière absolument pas originale, revient à la séquence du bal (où ils se rencontrent sans se connaître), suivie de celle du balcon de Juliette. Le monologue de Roméo, leurs échanges passionnés... je les ai lus et relus un nombre incalculable de fois depuis que je possède le livre. 

"Roméo. - Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures ! (Apercevant Juliette qui apparaît à une fenêtre) - Mais doucement ! Quelle lumière jaillit par cette fenêtre ? Voilà l'Orient, et Juliette est le soleil ! Lève-toi, belle aurore, et tue la lune jalouse, qui déjà languit et pâlit de douleur, parce que toi, sa prêtresse, tu es plus belle qu'elle-même ! Ne sois plus sa prêtresse, puisqu'elle est jalouse de toi ; sa livrée de vestales est maladive et blême, et les folles seules la portent : rejette-là ! ... Voilà ma dame ! Oh ! voilà mon amour ! Oh ! si elle pouvait le savoir... [...] Voyez comme elle appuie sa joue sur sa main ! Oh ! que ne suis-je le gant de cette main ! Je toucherais sa joue !"

Extrait de mon exemplaire Larousse tout usé et corné (Oh mon Dieu, je vais tellement encore le relire !).

 

Ce que j'ai vraiment aimé dans cette lecture, c'est que même si je connaissais l'histoire, même si, plus ou moins les modifications des versions que j'avais vu, je savais à quoi m'en tenir, j'étais tout aussi bouleversée. Peut-être même plus encore de savoir que je découvrais là, avec un certain émerveillement, l'histoire telle qu'elle avait été écrite (bon et traduite) par son créateur. De plus, Roméo & Juliette, de William Shakespeare, fait partie des rares livres a m'avoir tiré des larmes à la fin. Les derniers mots du Prince de Vérone n'ont jamais quittés ma mémoire depuis, et me font toujours des frissons lorsque je les relis... "[...] Car jamais aventure ne fut plus douloureuse que celle de Juliette et de son Roméo."

 

Enfin, comment ne pas en venir à simplement parler du mythe que représentent ces deux amoureux ? Roméo et Juliette, les amants maudits, l'amour impossible par excellence, sous la haine de leurs deux familles. Je connais beaucoup de personnes à qui ça ne parle pas tellement, aujourd'hui nous sommes un peu moins soumis aux problèmes qu'ils ont rencontrés (quoi que ça dépend du pays où l'on né). Mais cette oeuvre reste la plus tragique que je connaisse. Élevée aux Disney, Pixar et autres DreamWorks, j'étais une accro assidue des Happy End. Roméo & Juliette m'a appris à voir ce qu'il y a de plus beau dans le malheur d'une tragédie. Cette indicible sensation qu'on rencontre en lisant les douleurs des autres, celle qui nous parlent et nous touchent.

 

Sûrement que cette histoire de Roméo & Juliette, la première, la plus ancienne, n'est pas forcément la plus facile d'accès, même encore aujourd'hui. De plus, l'histoire a été tellement reprise et revisitée qu'il est tentant de s'en tenir aux films, plutôt que de s'attaquer à la lecture originale, qui porte davantage les mœurs et le style de son époque, nous parlant sûrement moins par certains aspects. Malgré ça, j'ai aimé découvrir cette oeuvre intemporelle, que je chéri aujourd'hui peut-être plus encore que ses revisites.

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