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The father

Titre : The father

Réalisation : Florian Zeller

Bande annonce

Genre : Drame

Durée : 1h38

 

 

Pour la petite histoire :

 

J'ai failli manquer ce film... heureusement, alors qu'il ne restait plus qu'une séance par jour dans les cinémas proches de chez moi, je me suis décidée à me bouger le popotin. J'avais envie de le voir pour tout un tas de raisons : ma grand-mère a vécu une expérience similaire à celle d'Anthony sur la fin de sa vie, Anthony Hopkins a obtenu l'oscar du meilleur acteur pour ce rôle, j'aime beaucoup Olivia Colman depuis que je l'ai découverte dans The Crown... bref. Il fallait que je le vois !

 

 

Résumé du film :

 

The father raconte la trajectoire intérieure d'un homme de 81 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous nos yeux. Mais c'est aussi l'histoire d'Anne, sa fille, qui tente de l'accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponse.

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

The father est un film intense. Plongés dans les perceptions d'Anthony, il nous est impossible de démêler le réel de l'illusoire, le souvenir de l'hallucination et le temps présent du passé. L'histoire nous donne donc l'impression de se construire telle une énigme : où se trouve Anthony ? Qui sont ces gens qui l'entourent ? Se joue-t-on de lui ou est-ce son propre esprit qui le berne ? Bien qu'il soit facile de simplement s'en remettre à la maladie d'un vieil homme, on ne peut s'empêcher de s'interroger et de chercher à comprendre.

 

En miroir de ma propre expérience auprès de ma grand-mère, qui sans avoir eu Alzheimer, perdait également peu à peu la mémoire et la plupart de ses facultés cognitives... je trouve ce film incroyablement juste. La réalisation est magnifique et chaque scène m'a semblé criante de vérité. Les souvenirs qui se superposent, les événements qui s'emmêlent, se décrochant peu à peu de la réalité, pour prendre doucement le chemin de l'hallucination. Nous vivons ce que vit Anthony. Ce film permet de comprendre à quel point les personnes âgées se retrouvant dans cette situation sont perdues et vulnérables, victimes de leur esprit et impuissantes face à leur mémoire qui ne fonctionne plus.

 

J'ai aimé aussi que le film ne cherche pas à culpabiliser l'entourage. Bien sûr, on a tous entendu des histoires sordides d'enfants qui ne voulaient pas s'occuper de leurs parents et les envoyaient en "hospices", comme on dit, de façon tout à fait précoce. Mais dans ce contexte-ci, ça n'a rien à voir. La mémoire et les facultés s'effacent mais le corps vit malgré tout. Cela peut durer des années... où il n'est malheureusement pas possible de faire grand-chose. Chaque moment partagé est oublié, les visages ne sont plus reconnus où se mélangent... inéluctablement. La famille, le corps médical et enfin le ou la malade sont simplement impuissants.

 

J'ai également été fascinée par le travail sur l'image dans ce film. Tous les lieux se ressemblent, offrant une esthétique soignée et qui montre à merveille la confusion qui règne dans l'esprit d'Anthony. Son appartement, celui de sa fille, l'hôpital... chaque espace est calqué sur les mêmes éléments esthétiques, parfois les mêmes meubles, les mêmes tons de couleurs. J'ai trouvé ça réaliste et percutant.

 

Enfin, je terminerais par dire que j'ai été profondément émue par les personnages. Anthony Hopkins interprète à merveille ce vieil homme suspicieux, en colère, délirant, qui subit les événements tout en essayant de se persuader qu'il en est encore maître... le déni, la peur, l'incertitude. Cette palette d'émotions pour essayer de surnager dans les limbes de son présent. Olivia Colman n'est pas en reste, elle est cette fille qui fait ce qu'elle peut et essaie d'être présente alors même qu'elle disparaît peu à peu de la réalité de son père... J'en ai été émue aux larmes à plusieurs reprises. Rarement j'ai eu l'impression de voir un film aussi juste dans son récit.

 

En tout cas, je recommande chaudement ce film, qui permet de comprendre précisément ce qui arrivent à ces personnes âgées qui se retrouvent perdu dans leur propre esprit.

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