· 

Une fois que tu sais

Titre : Une fois que tu sais

Réalisation : Emmanuel Cappellin

Bande annonce

Genre : Documentaire

Durée : 1h44

 

 

Pour la petite histoire :

 

Parmi tous les merveilleux registres que nous offre le cinéma, je dois bien admettre que le documentaire n'est pas mon favori. Pourtant, le monde regorge de belles histoires, de causes à porter au grand jour, de culture auprès desquelles s'enrichir... c'est pourquoi je m'efforce d'aller en regarder de temps en temps, pour m'ouvrir à d'autres choses. Une fois que tu sais est un documentaire qui a pour sujets principaux le réchauffement climatique et l'effondrement... sujets difficiles mais qui me parlent.

 

 

Résumé du film :

 

Confronté à la réalité du changement climatique et à l'épuisement des ressources, le réalisateur Emmanuel Cappellin prend conscience qu'un effondrement de notre civilisation industrielle est inévitable. Mais comment continuer à vivre avec l'idée que l'aventure humaine puisse échouer ? En quête de réponses, il part à la rencontre d'experts et de scientifiques tels que Pablo Servigne, Jean-Marc Jancovici ou Susanne Moser. Tous appellent à une action collective et solidaire pour préparer une transition la plus humaine possible.

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

Aïe... non, le documentaire est loin d'être mauvais, mais c'est sûr qu'il est rempli d'informations qu'on a pas trop envie d'entendre. J'ignore quel est le ratio de personnes (en France disons pour commencer) qui sont réellement au courant de la situation actuelle de la planète, pas seulement en mode : "Boouh, c'est mal de jeter du plastique." mais plutôt "La situation est une catastrophe, et spoiler il est trop tard pour l'inverser ou la contourner.". Pour ma part, je suis au courant, je veux dire, je l'étais déjà avant de visionner ce documentaire.

 

J'ai traversé de nombreuses phases et un jour je me suis réveillée, incapable de continuer à me voiler la face. C'était il y a environ quatre ans, alors que j'étais en Master d'édition. Depuis, j'ai traversées de nombreuses autres phases, et à présent, j'essaie de vivre avec, comme je peux. Et c'est bien de ça dont il est question dans ce documentaire sans concession. Comment est-ce qu'on accepte de vivre avec la certitude que la société telle que nous la connaissons va s'effondrer (d'une façon ou d'une autre) ? Comment ne pas se laisser envahir par la peur et le désespoir ? Comment se lever chaque matin, et avoir encore la foi ?

 

Je ne vais pas vous mentir, je ne pense pas que Monsieur Cappellin ait trouvé de réponse universelle à cette question. Durant les une heure et quarante-quatre minutes que dure le film, nous partageons les réflexions, les craintes, les hypothèses et les doutes de plusieurs scientifiques renommés sur le sujet, ainsi que celles du réalisateur. Ce que j'ai particulièrement apprécié dans cette démarche, c'est la profonde part d'humanité qui est mise en avant, plutôt que des chiffres et des statistiques sur notre futur. Chaque personne présentée explique ce qu'elle sait, mais également comment elle vit avec ce savoir, quels ont été ses choix et ses démarches.

 

De plus, je me suis profondément reconnue dans les pensées d'Emmanuel Cappellin, dans cette évolution de la pensée concernant le futur de la planète, dans les doutes et les interrogations qui se posent immanquablement : puis-je faire un enfant avec les perspectives si pessimistes qui se dessinent à l'horizon ? comment agir malgré l'impossibilité de stopper l'effondrement qui nous guette ? que faire pour qu'enfin les gouvernements réagissent ? On se sent rapidement l'impression de donner des coups de bâton dans l'eau dans cette drôle de société.

 

J'ai aimé aussi la diversité des endroits où le réalisateur à choisi de nous emmener. Aux États-Unis, à travers la France, oui... mais aussi à l'autre bout du monde, où les pays dit "en voie de développement" subissent déjà les conséquences du réchauffement climatique. Souvent à cause de nous d'ailleurs. J'ai appris de nombreuses choses, et même si je ne me sens pas plus apte à y changer quelque chose, il est important de rester lucide, je crois.

 

Ce que j'ai moins apprécié en revanche dans ce documentaire, c'est, malheureusement, certaines longueurs. Le propos étant assez lourd, le film n'est pas évident à regarder. Les moments plus creux, plus flottant, au lieu d'offrir une pause ou un peu d'espoir, nous laissent trop de temps pour mouliner toutes les choses difficiles entendues l'instant d'avant. D'ailleurs, je trouve également que ce film manque cruellement d'espoir. J'imagine sans peine que c'est une chose voulue, de la part d'un cinéaste qui lui-même ne sait pas vraiment comment vivre sans y croire... j'aurais tout de même aimé quelques pistes de réflexion plus positives, ou que soient plus développées les quelques unes qui arrivent sur la fin, mais qui me semblent beaucoup trop mises en doute pour être encourageantes.

 

Pour résumer, Une fois que tu sais est un documentaire qui essaie de parler en toute honnêteté de la fin programmée de nos sociétés, et du défi que cela représente de vivre en ayant pleinement conscience de cet état de fait. C'est aussi dur qu'intéressant comme sujet, révoltant également... Quoi qu'il en soit, je vous conseille de ne pas regarder ça un jour de déprime.

Écrire commentaire

Commentaires: 0