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Vie d'auteure #1

Introduction

Voici mon premier vrai post d'auteure ! Waouh... après bientôt six mois d'existence du blog, il était temps, non ?

 

Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas pensé à vous parler de mes projets plus tôt. J'étais concentrée sur le blog, les réseaux sociaux, poster Aslinn, écrire mon nouveau roman... j'avais visiblement trop la tête dedans pour prendre le recul d'en parler avec des mots. Mais maintenant, je vais rectifier un peu tout ça.

 

Au début, je voulais tout simplement faire un post sur le roman que je suis en train d'écrire en ce moment, pour vous parler de mes projets en cours, à côté d'Aslinn. En me penchant effectivement sur le sujet, j'ai réalisé que ce n'était pas si simple. Par où commencer ? Comment expliquer des morceaux de choses sans donner du contexte... ? Pourquoi ne pas simplement expliquer tout le contexte, depuis le départ en fait ? Alors c'est ce que j'ai décidé de faire aujourd'hui !

Auteure depuis quand ?

Si on revient vraiment au point de départ du début du commencement initial, nous voilà de retour au collège (Yeurk !). Comme je l'ai expliqué dans la section À propos du blog, c'est pendant cette période-là de ma vie que j'ai compris que je voulais vivre dans le monde des mots. Je fais visiblement partie de cette catégorie d'écrivains qui ont presque toujours su qu'ils voulaient écrire. Les auteurs qui appartiennent à ce groupe-là ont presque tous commencés à écrire en même temps qu'ils ont attaqués la lecture, comme si c'était une chose qui allait de soit. "Oh mon Dieu ! On peut créer des histoires comme ça, juste avec des mots, mais comment ça peut être aussi génial ? Moi aussi je veux faire ça !" ou encore "Mmh... ce livre était sympa mais... moi j'aurais préféré comme ça plutôt... Bon alors je vais écrire l'histoire comme moi je veux qu'elle soit, c'est parti !". 

 

D'un point de vue extérieur, pour les autres écrivains ou ceux qui n'écrivent pas, ça peut paraître super cool parce que d'une certaine manière on a toujours su ce qu'on voulait faire. Et... c'est pas faux, même si c'est un peu plus compliqué en vérité. D'un autre côté, les auteurs partis sur la route de l'écriture encore enfant ou adolescent attaquent vraiment très jeunes (petite pensée pour les écrits retrouvés criblés de fautes d'orthographes et de grammaires). Nous sommes amenés à écrire beaucoup de trucs nuls (forcément, on part du niveau minimum) et il faut attendre longtemps avant de pouvoir vraiment produire quelque chose qui vaille la peine d'être lu par quelqu'un d'autre que nous-même.

 

Voilà, j'ai un peu généralisé, mais maintenant je vais entrer dans mon cas personnel (même si je ne suis sûrement pas la seule à avoir connu ce genre de parcours j'imagine), pour expliquer comment moi j'ai vécu mon envie d'écrire et le long chemin vers ma vie d'auteure. J'ai donc commencé à écrire au collège, en classe de cinquième pour être exacte, après que Mme Roubinet m'ait fait découvrir que la lecture n'était pas toujours une corvée. Mon premier "roman" a vu le jour dans les mois qui ont suivi. J'ai d'abord tenté de réécrire un livre qui ne m'avais pas plu (classique) puis je me suis lancée dans ma propre histoire... dans un petit cahier orange (que je cache dans ma chambre, en priant que personne ne tombe jamais dessus), puis sur un ordinateur (déjà !).

 

Ce premier essai d'écriture est entièrement inspiré de ma propre vie (les personnages portent les prénoms de mes amis, pour vous dire) et se résume à une suite de chapitres, sans beaucoup de transitions, qui relatent une histoire d'amour fantasmée entre ma petite personne et un garçon de ma classe pour qui j'en pinçais à l'époque. C'est très auto-centré, je ne cache pas que j'en ai plutôt honte quand j'y repense, mais en vérité, ça reste un point de départ. Et surtout un projet que j'ai terminé, publié sur un vieux Skyblog (j'avais une lectrice, je vous jure) semaine après semaine.

 

Il me semble que cette histoire a vu son point final arriver au début de mon année de quatrième. Aujourd'hui, les rares fois où il m'arrive de tomber dessus en faisant du ménage dans mes fichiers, ça me fait sourire. C'est truffé de fautes, la mise en page on en parle même pas, le scénario est décousu et irréaliste au possible, l'histoire comme les personnages sont niais... Enfin bon, c'était ma première fois. C'est toujours un peu nul, mais c'est marquant.

 

Toujours durant mes années collège, j'ai écris une seconde histoire, en troisième, intitulée "Vacances d'été à Rive Azur", j'avais 14 ans. Il s'agit toujours d'une romance, mais cette fois-ci, j'avais fait un plan (bon c'était sommaire, mais s'en était un tout de même). Les chapitres de cette histoire s'enchaînent bien mieux que ceux de la précédente, il y a un peu plus de fond, mais ça reste très immature, à l'image de l'adolescente que j'étais. Je l'ai beaucoup lu, relu et soignée cette histoire, je l'aimais et j'y étais attachée, je la considérais vraiment plus comme mon premier bébé. Mon premier vrai travail achevé. Elle est également sur mon ordinateur, tranquillement rangée dans un fichier que je rouvre à l'occasion. Elle restera là, comme un vieux trésor intime.

Le long chemin vers la vie d'adulte

J'ai quitté le collège, et s'en sont logiquement suivis le lycée, puis l'université. C'est triste à dire mais à partir de là c'est devenu très compliqué d'écrire. Je savais d'ores et déjà que je voulais être écrivaine, avec une certitude paisible au départ. C'est ça que je veux, voilà tout. J'ai commencé à écrire entre une quinzaine et une vingtaine d'histoires de tous genres (romance, historique, fantastique...) sur toutes ces années d'études, mais aucune n'a jamais abouti. Malgré ça, j'ai amélioré mon style, peaufiné mes idées, j'ai appris peu à peu comment j'avais envie de fonctionner. C'est déroutant de ne jamais rien achever, mais c'est formateur. Comme beaucoup le disent, il faut écrire pour écrire, plus on s'entraîne meilleur on devient, du moment qu'on arrête jamais d'écrire, de lire et de se remettre en question.

 

Avec toutes ces histoires, j'ai suivi mon instinct, j'ai élaboré des plans, imaginé des intrigues... mais le temps et la rigueur m'ont toujours manqués pour véritablement venir à bout d'un projet. À chaque fois que je me lançais dans une nouvelle histoire mes notes chutaient et il fallait que je retourne dans le monde réel pour ne pas plomber mes études, en particulier lorsque j'étais au lycée.

 

C'est au milieu de mon année de première que j'ai fait mon coming out auprès de mon père (avec l'aide d'un de ses très bons amis et collègues, que je remercie encore aujourd'hui) : non Papa, je ne passe pas mes journées à jouer sur mon ordinateur, en vérité j'écris. Ça a été d'abord un grand soulagement : ma fille n'est pas en train de rater sa vie pour des jeux vidéos. Puis à nouveau le stress : ma fille est en train de rater sa vie pour écrire des histoires... ce n'est même pas un vrai métier, elle n'en vivra jamais, comment elle va s'en sortir ? Quoi qu'il en soit, mon père s'est montré compréhensif (autant que ça lui était possible). Et j'ai eu mon Bac, même si c'était rocambolesque (les maths et la physique... vraiment pas mon truc).

 

Ensuite, en route pour les études supérieures ça a été encore plus compliqué. J'étais douée et intéressée pour les sciences et vie de la terre (SVT). Persuadée pour diverses raisons qu'il fallait que je m'épanouisse en sciences, même lorsque mon père m'a soumit d'autres idées, je suis restée butée là-dessus. Je suis donc partie tout naturellement (à mon sens) en Licence de biologie (j'ai oublié l'intitulé exact). Ha ha... grosse erreur, les pieds dans le plat. Ça n'a été que trois ou quatre semaines, mais psychologiquement ça a sans doute été les plus dures de ma vie

 

Déjà, les SVT au lycée et les SVT à la Fac ça n'a rien à voir. Au lycée, on nous raconte des histoires : les montagnes et volcans, le système immunitaire, le carbone 14 prisonnier dans la glace... mais à la Fac, tout est décortiqué, section par section, molécule et cellule, chacun dans son coin, ce ne sont plus des histoires. Ça m'a beaucoup moins plu tout à coup. Ensuite, j'ai réalisé que je signais pour un minimum de cinq années où il me serait impossible d'écrire. Quand j'ai vu tous ces cours, TD et TP, j'ai compris que je ne pourrais plus jouer sur les deux tableaux. Il faudrait choisir et arrêter d'écrire, au moins jusqu'au Master...

 

Je vous laisse imaginer comme je me suis sentie dépassée, anéantie... Cinq années sans écrire, toutes tracées devant moi, et je ne vous parle même pas de l'hypothèse d'un doctorat derrière. Et après ça ? Un métier en lien avec mes études j'imagine... Ce qui me donne une petite pensée émue pour Neil, dans Le Cercle des poètes disparus. Bref, le résultat a été que je suis rentrée plusieurs fois de mes cours en pleurant, sans arriver à réaliser pourquoi je me mettais dans cet état. Je me sentais juste mal, face au mur.

 

Sans beaucoup de surprise, c'est mon Papa qui m'a tirée de là. C'est lui qui est venu me suggérer d'aller en Lettres, puisque c'était visiblement ce qui me correspondait le plus. Mieux vaut un diplôme littéraire que pas de diplôme du tout. Alors juste avant qu'il ne soit trop tard pour l'année en cours, j'ai changé d'université, et j'ai basculé en première année de licence de Lettres Modernes. Fini les sciences, bonjour la littérature... et on respire !

 

Pendant les six années qu'ont duré mes études post-bac (avec deux L3, ça fait six ans), j'ai eu l'occasion de commencer et de ne jamais achever d'autres histoires, d'écrire des nouvelles, d'écrire juste pour écrire, d'exercer ma plume, de me chercher, de faire de nombreuses lectures, d'apprendre sur d'autres auteurs pour me remettre en question moi-même... Bien qu'aucun point final n'ait véritablement été posé (en dehors des nouvelles), j'ai beaucoup évolué, et mûri aussi. Je ne regrette rien de cette période de ma vie qui m'a formée sur bien des tableaux... l'écriture, la culture, et humainement. Prendre le temps de vivre et d'expérimenter, c'est toujours enrichissant.

Commentaires: 1
  • #1

    vieillard (lundi, 04 mai 2020 12:44)

    Très instructif ce qui est écrit au-dessus et j'ai envie d'en connaitre un peu plus....