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Cloud Atlas

Titre : Cloud Atlas (Cartographie des nuages)

Auteur : David Mitchell

Maison d'édition : Points (éditeur d'origine : Éditions de l'Olivier)

Genre : Science-fiction

Nombre de pages : 720

 

 

Pour la petite histoire :

 

Quoi ?! Encore Cloud Atlas ? Mais elle n'a pas fait un article dessus déjà ? Je sais que l'image est la même (parce que je l'aime de trop), mais cette fois-ci je vais parler du roman (et forcément un peu du film encore). J'ai beaucoup hésité à lire ce livre, j'ai tellement aimé que j'avais peur d'être trop déçue, et je pense que fatalement, il ne pouvait en être vraiment autrement. Toutefois, c'était une lecture intéressante, j'aime savoir ce que contient l'oeuvre originale des grands films, et j'ai apprécié de découvrir ce qui a permis à mon film préféré de voir le jour.

 

 

Quatrième de couverture :

 

1850 : Adam Ewing, notaire aventurier, découvre les aborigènes. 1931 : Robert Frobisher, jeune musicien, se met au service d'un compositeur de génie. 1975 : Luisa Rey, journaliste risque-tout, déjoue un complot nucléaire. Plus tard : le clone lettré Sonmi-451 est condamné à mort pour rébellion. Leur point commun : une étrange tâche de naissance. Les couloirs de l'Histoire seraient-ils impénétrables ?

 

"Quelle vulgarité, ce rêve d'immortalité, quelle vanité, quelle frauduleuse invention !"

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

Comme le laisse entendre la petite histoire, il n'y a pas de suspense, le film Cloud Atlas reste loin devant le roman à mes yeux en terme d'adoration. Mais est-ce que ça compte tant que ça ? J'ai tout de même bien envie de vous parler de ce roman qui est pour le moins intéressant.

 

J'ai beaucoup aimé le style de David Mitchell. C'est à ce jour le seul de ses romans que j'ai lu (même si j'en ai acheté deux autres qui attendent patiemment dans ma bibliothèque), mais je le trouve incroyablement original. Dans le film des Wachowski, six histoires se mélangent à travers des séquences, des plans et des scènes appartenant tantôt à l'une, tantôt à l'autre. Dans le roman de Mitchell, les six histoires sont là, mais forment davantage une sorte de mille-feuille (histoire 1, 2, 3, 4, 5, 6, 6, 5, 4, 3, 2, 1). Ça fait beaucoup moins de nœuds dans le tête que dans le film. En tout cas je trouve ça très original pour un roman. Chaque histoire a un style et une forme qui lui est propre, le Journal d'Adam Ewing, les lettres de Robert Frobisher... etc. Certains styles sont plus agréables que d'autres, j'ai eu beaucoup de mal avec Mr. Cavendish (qui n'était déjà pas mon préféré dans le film) par exemple, mais j'ai adoré les lettres de Frobisher. En tout cas cette forme de roman donne une lecture vivante et ménage un bon suspense à chaque fin de partie.

 

À présent, parlons des histoires plus en détails. Les quatre premières, c'est à dire : le journal d'Adam Ewing, les lettres de Robert Frobisher, demi-vies de Luisa Rey et l'épouvantable calvaire de Timothy Cavendish sont relativement similaires à ce que j'ai pu voir dans le film des Wachowski. Étant donné que j'ai vu le film en premier, et qu'il y est particulièrement fidèle, j'ai trouvé cette partie de la lecture un peu fade, spécifiquement pour les parties trois et quatre que j'aime un peu moins que les deux premières. Je pense toutefois que si j'avais découvert le roman, j'aurais davantage apprécié. Comme ça n'est pas le cas, au milieu des jérémiades de ce cher Cavendish, j'ai bien cru que j'allais délaisser ce livre (au moins pour un temps) car c'est difficile de s'intéresser quand on a l'impression de déjà tout connaître (et puis ça faisait déjà plus de 200 pages que j'y étais). Heureusement, j'ai tenu bon.

 

Les deux histoires du milieu (partie cinq et six donc) sont elles très différentes de ce qu'il se passe dans le film, ce qui a grandement ravivé mon intérêt. Mais... je les ai trouvée moins bien que celles présentées dans le film. L'oraison de Sonmi-451 perd un peu de sa superbe à mes yeux. Au sein du roman, Sonmi est un personnage plus complexe, bien moins facile d'accès pour le lecteur, et dont la fin tragique sonne sans gloire contrairement au film. Elle qui véhiculait un message d'espoir et de paix malgré son destin, elle semble ici seulement une victime de plus, dans une société à laquelle il faut se résigner. Voilà, le roman porte beaucoup moins d'espoir, moins de triomphe pour ses personnages, ils sont davantage liés dans leurs malheurs, je préfère le côté positif et grandiose de Cloud Atlas film.

 

Enfin, Zachry, dans la dernière partie, est noyé dans une histoire bien plus vaste que dans le film (j'imagine que cette partie a beaucoup été changée notamment à cause des moyens que cela aurait demandé de la reconstituer). Il y a toujours Meronyme, et le début de son histoire est assez similaire, en revanche la fin... m'a laissée totalement perplexe. Il y avait beaucoup moins de sens, je n'ai pas tellement compris où l'auteur voulait en venir avec cette dernière histoire... sans compter que [attention au spoil], c'est Meronyme qui porte la tâche de naissance, et non pas le narrateur (Zachry), comme pour les cinq autres histoires. Bref, là encore, j'apprécie davantage ce qu'ont voulu faire les Wachowski, en essayant de lier davantage le sens de chaque histoire (et même de toutes les histoires entre elles), tandis que le roman propose plutôt simplement de montrer un lien plus ou moins fort de chaque histoire sur la suivante. 

 

Si j'essaie de regarder le roman dans son ensemble, j'ai l'impression qu'il parle surtout de l'asservissement, ou même de l'esclavage. En tout cas c'est un thème qui revient beaucoup. Ce serait plutôt une sorte de réflexion sur l'homme, qui malgré les siècles et les contextes, établi éternellement le même genre de société, où une partie de la population va se faire écraser et servir pour qu'une autre partie vive mieux. Le fait que les histoires soient liées est quelque chose que j'apprécie, mais j'y vois moins de sens dans le roman de David Mitchell, les liens me paraissent moins évidents. 

 

Pour conclure, j'ai donc trouvé que le roman avait globalement moins de sens pour moi, mais ça n'en reste pas moins une belle et grande oeuvre, innovante, originale, et pleine de poésie. J'ai eu quand même du plaisir à retrouver certaines de mes répliques préférées du film, désolée de ne pouvoir en faire abstraction Mr. Mitchell.

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