· 

La nuit des temps

Titre : La nuit des temps

Auteur : René Barjavel

Maison d'édition : Pocket (éditeur d'origine : Presses de la Cité)

Genre : Science-fiction

Nombre de pages : 416

 

 

Pour la petite histoire :

 

L’acquisition de ce roman résulte du fruit de ma première razzia science-fictionnesque, il y a quelques mois. Dans ma liste de grands classiques, préalablement établie après de longues recherches sur l'internet mondial, il y avait celui-ci : La nuit des temps. Je le considérais moins comme un passage obligé, contrairement à 1984 ou Fahrenheit 451, mais l'histoire m'a parlé beaucoup plus : un mystère prisonnier sous la glace, une histoire d'amour intemporelle (d'après un site que j'avais parcouru pour choisir mes premiers romans de SF), des scientifiques venus des quatre coin du monde... En plus, je l'ai remarqué par la suite, l'auteur est français : j'aime à croire que nous aussi on peut écrire de la grande science-fiction, et pas que les anglais ou les américains (c'est mon esprit patriotique on dirait). Maintenant, est-ce un hasard si ce roman m'a touché en plein cœur ? Peut-être pas !

 

 

Quatrième de couverture :

 

L'antarctique. À la tête d'une mission scientifique française, la professeur Simon fore la glace depuis ce qui semble une éternité. Dans le grand désert blanc, il n'y a rien, juste le froid, le vent, le silence.

Jusqu'à ce son, très faible. À plus de 900 mètres sous la glace, quelque chose appelle. Dans l'euphorie générale, une expédition vers le centre de la Terre se met en place.

 

Un roman universel devenu un classique de la littérature mêlant aventure, histoire d'amour et chroniques scientifiques.

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

-> La structure et le style :

J'ai adoré le découpage entre l'histoire de Simon (racontée par lui), les réactions de l'opinion publique (plus sous forme d'explications générales), ce que le résumé appelle les "chroniques scientifiques", c'est à dire la narration simple des faits en Antarctique, des personnages issus de tous les coins du globe qui s'occupent de cette découverte incroyable, puis l'histoire d'Éléa (je n'en dirais pas plus)... Ce mélange donne du rythme et de l'énergie au récit. Si j'ai eu du mal à tout comprendre au départ avec les noms de tous ces personnages, j'ai vite pris le pli, et j'ai totalement adhéré. À côté de ça, l'écriture de René Barjavel est fluide et facile, loin du tirage de cheveux que j'ai pu rencontrer parfois dans Le meilleur des mondes, par exemple. C'est agréable de lire un classique de science-fiction sans avoir l'impression d'entrer dans une autre époque d'écriture qui nous éloigne du récit, j'ai vraiment eu l'impression que La nuit des temps aurait pu être rédigé hier.

  

-> L'intrigue :

D'étranges signaux sous la glace, la découverte de quelque chose qui nous dépasse, et cette quête absolue vers la découverte de ce qui semble appartenir à notre passé, enfin le notre, celui de la Terre pourrait-on plutôt dire. Le suspense est vraiment haletant et mené d'une main de maître. Je brûlais de savoir ce qu'il y avait sous la glace, sans trop y croire, sans vraiment savoir ou anticiper. J'avais l'impression que tout était envisageable, et c'est ce qui m'a beaucoup plu. J'ai eu la même hâte que ces scientifiques qui sont descendus dans ce puits de glace, mais depuis le dessous de ma couette, c'est tout de même plus confortable.

 

-> Les personnages :

Ils sont nombreux, vraiment nombreux, forcément il y en a dont on se rapproche plus que d'autres, et certains qu'on préfère. Étrangement, je n'ai pas beaucoup aimé Simon, bien que j'ai suivi et compris son cheminement intérieur, j'y ai même adhéré, mais je suis restée loin de ce personnage. J'ai plutôt bien aimé Hoover, ce gros américain... vraiment très américain, Léonova, une femme russe et féministe au milieu de tous ces hommes... Lukos, énigmatique mais fascinant. Et bien sûr, ces êtres d'un autre monde, Éléa, Païkan, Coban... autant de mystères et de fascination. Je les ai aimé tendrement pour ce qu'ils étaient, et je n'ai jamais pu décrocher quand il était question d'eux. Je pense que c'est le roman, et peut-être même l'auteur qui veut ça, qu'on les aime bien plus que ceux qui sont censés nous représenter nous.

 

-> Un peu plus loin mais sans trop en dire :

Globalement, j'ai vraiment dévoré et adoré cette histoire. Je me suis laissée surprendre, je me suis laissée emmener par tous ces personnages d'où qu'ils viennent et qui qu'ils soient, j'ai suivi cette course effrénée contre le temps, l'argent, les hommes et le monde. J'ai tremblé sincèrement, j'ai eu de la peine, j'ai espéré, et j'ai eu toujours plus soif de tourner les pages, jusqu'à la fin, une fin qui m'a renversée même si je l'attendais avec impatience. Cette lecture reste pour moi une des plus belles en matière de science-fiction, je ne suis pas prête de l'oublier, et je vais la ranger dans ma bibliothèque de ce pas !

 

-> Maintenant je spoile :

Ce qui m'a vraiment touchée en plein cœur, et qui fait que j'ai autant aimé ce livre, ce sont deux aspects poignants, qui selon moi font de ce superbe roman, un vrai grand roman.

 

Premièrement, Éléa et Païkan, Roméo et Juliette, ma faiblesse. Quelle magnifique histoire d'amour, volée, suspendue à travers le temps. Je n'avais pas une seconde envisagée qu'ils aient pu dormir ensemble durant tous ces siècles, je pensais que c'était Coban, et je me suis laissée brisée le cœur avec bonheur. Éléa a tué Païkan, sans le savoir, et ils retournent à leur sommeil éternel sans s'être retrouvé, sans s'être vu ni parlé. Il y a quelque chose d’infiniment tragique qui bouleverse mon cœur de guimauve, on se croirait dans les pièces de théâtre que je lisais au lycée, Corneille, Racine, Hugo... et pourtant nous sommes dans un roman de science-fiction écrit par René Barjavel, en 1968.

 

Secondement, les Hommes, nous. Tout ce qui se passe au présent se passe dans notre société, et ce roman reflète avec justesse les pires côtés de ce que nous sommes. La bataille pour la connaissance, pour le pouvoir, pour l'argent. L'ancien monde d'Éléa et Païkan peut offrir de quoi supprimer la misère et la faim... mais il y aura toujours des gens pour convoiter, pour détruire, pour vouloir posséder plus que les autres, il y aura toujours des nations pour souhaiter être supérieures aux autres. Ce qui s'est produit jadis, il y a 900 000 ans se reproduira, d'une manière ou d'une autre, comme un cycle, comme une fatalité, qui a séparé des êtres comme Éléa et Païkan, et qui a réduit à néant deux civilisations prospères, qui n'avaient plus besoin de rien, mais qui se sont tout de même anéanties. Dans La nuit des temps, l'humain s'auto-détruit mais ça ne l'empêche pas de continuer à vivre, pourrait-on être plus contemporain qu'avec cette idée là ?

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Hernandez (mardi, 18 février 2020 21:15)

    Peut être il est souhaitable de rajouter 2 mots sur l’écrivain.