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Onze idées pour se mettre dans une humeur créative

Il paraît que les photos de cailloux empilés, ça détend.

Lorsqu'on est écrivain, il y a des jours (plutôt nombreux si on a de la chance) où on est opérationnel pour faire avancer son roman. Le plan est peaufiné comme il faut, on a de l'inspiration, les phrases viennent sur le clavier relativement naturellement... Ça baigne ! Malheureusement… ce n'est pas tout le temps comme ça, ce serait un peu trop beau.

 

Lorsqu'on est écrivain, il y a aussi les jours où on a pas assez dormi, ceux où on est d'une humeur de cochon pour apparemment aucune raison (spoiler, en général il y en a une, et il faut la trouver si on veut avancer), celui où on s'est disputé avec son copain ou sa meilleure amie ou son colocataire, et du coup on rumine… et parfois on a juste littéralement pas envie. Bref, comme je l'ai dit dans mon précédent article sur Le processus d'écriture, je pense qu'un écrivain est une personne vraiment dépendante de ses ressentis et de ses humeurs.

 

Heureusement, il peut exister des moyens d'y remédier… plus ou moins efficaces, plus ou moins évidents à mettre en place selon le contexte et les circonstances. Là encore, je ne pense pas proposer ici des méthodes universelles, mais je peux toujours vous donner mes petits trucs à moi, garantie 100% résultats aléatoires. Mais au moins, je pense qu'il est toujours important d'essayer, pour ne pas se retrouver pris au piège de la page blanche.

 

 

Pour moi, les signes d'une mauvaise journée d'écriture à venir sont assez répétitifs. En général, j'écris l'après-midi, le matin étant consacré davantage à des activités de blogging, ou sur les réseaux sociaux, parce que je ne suis pas vraiment opérationnelle jusqu'à mon repas du midi. À 14h, je termine ma pause déjeuner, j'ouvre mon fichier OpenOffice du chapitre en cours d'écriture, et c'est parti ! Sauf que... non. J'ai vraiment pas envie. Je tente tout de même d'écrire une ligne, mais je l'efface presque aussitôt. Je consulte mon plan et le relis trois fois, alors que je sais très bien ce qu'il contient. Parfois je tente de me forcer à écrire un paragraphe, mais je n'en viens pas au bout, ça m'énerve, je me sens agacée et je fini par me détourner de mon récit la minute suivante, exaspérée. C'est le moment où il faut trouver un moyen pour se détendre, se relaxer, et se mettre dans une humeur propice à l'écriture... 

1 - Se détendre quelques minutes

 

C'est sans doute ce qui paraît le plus évident pour commencer : essayer de rapidement passer ses nerfs sur un jeu (ou plutôt un mini-jeu) sur son téléphone, une vidéo de quelques minutes sur Youtube, ou même lire un petit chapitre du livre qu'on a sous la main en ce moment... Le but est de trouver un moyen rapide et efficace de relâcher un peu la tension qui nous empêche d'écrire, de se relaxer afin de se sentir prêt à retourner au travail. 

 

Normalement, ces petites distractions que je viens de citer me servent de pause (en moyenne dix minutes je dirais) quand je viens de terminer une page ou un passage important et que je veux souffler un petit peu avant de poursuivre. Toutefois, ça peut aussi servir et marcher comme rab de la pause déjeuner quand je n'ai pas du tout envie de me mettre à écrire. Je prends au maximum une demi-heure (l'idéal c'est plutôt vingt minutes) pour me détendre comme ça, et des fois c'est suffisant pour me remettre dans les rails. Mais soyons honnête, c'est rare.

2 - Prendre une douche

 

Alors, je sais, ça peut paraître un peu trivial, mais être dans un bon mood passe aussi par les sensations physiques. Je me doute que vous n'êtes pas sale lorsque vous écrivez, mais des fois, une petite douche, ça vide la tête, on peut en profiter pour se mettre de la crème hydratante, on prend soin de soi, se coiffer, se maquiller... ça fait une coupure et c'est plutôt agréable. 

 

Personnellement, je me sens parfois mieux après ça, comme si j'avais fait peau neuve, alors je peux me mettre à écrire.  

3 - Accomplir d'autres tâches

 

Ce qui peut parfois faire qu'on a pas trop envie d'écrire, c'est que c'est long. Oui, écrire un roman ça prend du temps, et on ne trouve pas tous les jours la satisfaction d'un avancement conséquent, même si le nombre de pages augmente. Du coup, prendre du temps pour réaliser d'autres tâches de sa to do list, ça aide à remplir cette petite voix en nous qui a besoin de cocher des cases, de sentir que les choses à faire se dépilent, d'avoir l'impression que ça avance concrètement. 

 

De mon côté, ça passe principalement par les tâches ménagères. Je vis en colocation avec trois autres personnes, alors forcément il y a toujours une poubelle à vider, une machine à étendre ou un lave-vaisselle à ranger... ce n'est pas une activité qui me détend spécialement (quoi que parfois je me mets de la musique en même temps, d'une pierre deux coups), mais ça me donne le sentiment du devoir accompli : "Une bonne chose de faite !". Ça me fait vraiment du bien. De plus, je ne culpabilise pas, je sais que c'est utile, que de toute façon il faut le faire, ce n'est pas comme si j'étais en train de glander sur mon téléphone. Je pense que c'est une manie qui me reste de lorsque j'étais étudiante et que je ne voulais pas réviser… ou peut-être que tout le monde fait ça.

 

C'est également réalisable avec d'autres tâches. Si vous deviez aller faire des courses, trier votre boîte mail qui déborde, trouver un cadeau en ligne pour votre chat ou votre meilleure amie... tout ce qui est clairement définissable et qu'on peut rayer de la liste ensuite, c'est bon !

4 - La nourriture

 

Oui, c'est mal... comme vous devez le deviner, quand je me venge sur de la nourriture, ce n'est pas sur des bâtons de carottes trempés dans du houmous (même si ça aussi c'est vraiment très bon). En général, c'est un paquet de chips ou un paquet de gâteaux qui y perd la vie (j'ai deux pêchés mignons, les petits cœurs en chocolats et les croûtons pour la soupe parfumés à l'ail... ne me jugez pas). Mais... étonnamment c'est assez efficace. Une fois ma gourmandise satisfaite, mon petit chimiste (le gars qui fait les réactions dans mon cerveau) me balance je ne sais quelle hormone qui m'emplie de satisfaction, et je peux me remettre sereinement devant mon clavier, prête à en découdre. 

 

Je tiens tout de même à préciser que je fais régulièrement du sport pour m'entretenir mais surtout pour m'autoriser à faire ça sans ressentir de culpabilité (sinon c'est complètement contre productif). Ou plutôt, je sais que je vais parfois me goinfrer alors je fais du sport. Bref. Ça peut aussi me servir de récompense, mais c'est plutôt après l'écriture, ou pendant les pauses entre les pages.

5 - Se défouler ou se vider la tête

 

Là encore, c'est une manière de faire qui passe par un changement plutôt physique pour se sentir mieux dans sa tête. J'imagine que les plus déterminés peuvent voir ça comme une petite séance de sport... personnellement, c'est plutôt une sorte de danse improvisée et ridicule, mais comme je suis généralement seule chez moi la journée, je m'en fiche.

 

Pour vous aider à voir le tableau, je mets de la musique, avec mes écouteurs ou même simplement dans la pièce où je me trouve, et je me lâche (un peu comme le Joker sur ses fameux escaliers). Je gesticule, je bouge dans tous les sens, je m'amuse, je chante un peu les paroles souvent en même temps. Des fois je fais ça simplement dans ma chambre, et des fois c'est tout l'appartement qui y a droit, et peut-être même mes voisins, même si je n'ai jamais eu de retour à ce sujet. Quoi qu'il en soit, ça me vide la tête, ça me défoule, et après je me sens mieux. 

 

Je pense que pour d'autres, peut-être plus calmes ou posés, ça peut passer davantage par de la méditation. Se calmer, peut-être aussi se concentrer sur de la musique (mais sûrement plus douce que celle que moi j'écoute) et faire le vide. Le but est de toute façon d'en ressortir apaisé. 

6 - Regarder une vidéo

 

Nous revoilà sur le chemin de la distraction. Attention, c'est un terrain dangereux, on sait quand ça commence, mais pas toujours quand ça fini. Pour mettre toutes les chances de mon côté, lorsque je choisi de me détendre à l'aide d'un contenu vidéo (généralement sur Youtube), je veille à un critère primordial : la durée. Il me faut une vidéo assez longue mais pas trop, afin de me sentir impliquée dans ce que je regarde, et d'avoir le temps de me détendre. Idéalement, je cherche un contenu qui dure autour de vingt minutes. Si je prend des vidéos trop courtes, je risque d'en regarder toujours plus, et d'enchaîner pendant beaucoup plus longtemps que je ne le voudrais, peut-être même que je vais griller toute une partie de mon après-midi, sans vraiment me sentir plus détendue puisque en général je culpabilise en même temps. Ce n'est définitivement pas le but. C'est pour ça que c'est important de bien choisir ce qu'on va regarder, quelque chose de divertissant, d'assez long pour se relâcher et se focaliser dessus pendant le temps imparti, puis après pouvoir passer à autre chose, satisfait.

7 - Se faire plaisir

 

Ou, comme on dit dans le milieu : se faire un petit plaisir solitaire, et je ne parle pas de mettre son doigt dans son nez. Bon, c'est sûr, ça dépend de l'endroit où on se trouve, mais si on écrit de chez soi, en vérité, ça prend pas forcément beaucoup de temps, et pour le coup c'est sûr que ça détend, il ne faut pas avoir de honte à se faire du bien !

(Je parle pas d'expérience hein, c'est une amie à moi qui me l'a raconté... :P).

8 - Lire un livre

 

Pour se détendre avec quelques chapitres d'un roman, il faut surtout avoir conscience de ses limites, et de son self-contrôle. Si vous êtes du genre à tout dévorer jusqu'à la dernière page, mieux vaut ne pas s'y risquer. Mais autrement, s'octroyer quelques chapitres pour se détendre et se changer un peu les idées, ça peut faire du bien.

 

Si de toute façon la motivation est vraiment éloignée de vous et de votre roman en cours d'écriture, vous pouvez alors prendre le temps de terminer votre livre, peut-être que ça ira mieux après. Ce qui compte, c'est d'accepter de prendre un certain temps pour se relaxer, se mettre d'accord avec soi-même pour profiter de sa pause sans se sentir coupable ou avoir un tic-tac qui ne vous lâche pas et vous stress inutilement. 

 

De plus, il y a à mes yeux un petit avantage supplémentaire à se détendre avec un livre, mais peut-être que ce n'est qu'un ressenti personnel. Si je lis un livre que je ne juge pas très bon, ça a tendance à gonfler un peu mon ego, je me dis que je vais faire mieux (c'est un peu prétentieux, je sais). À contrario, lorsque je lis un livre que je trouve vraiment bien, c'est quitte ou double. Soit je me dis que moi aussi j'ai envie d'écrire quelque chose qui soit aussi fort et mon moral est remonté à bloc. Soit je me sens misérable à côté, je m’apitoie sur mon sort, et c'est encore pire... toutefois, ça n'arrive que quand je suis totalement à côté de mon assiette, et qu'il y a un problème plus profond, ce qui est assez rare.

9 - La sieste

 

Là, on entre dans un cas de force majeur. Je sais que tout le monde n'est pas égal face à la sieste, il y en a pour qui c'est pire... il se trouve que j'ai la chance d'en tirer des bénéfices. 

 

Lorsque je n'arrive pas à écrire parce que je suis en pelote, ça peut aussi se traduire par un coup de fatigue, même si je ne la ressens pas forcément. Toutefois, on en revient au même problème : je n'avance pas. Alors certes, dormir va me faire perdre du temps, mais mieux vaut accepter de laisser filer une bonne heure et travailler ensuite que de passer l'après-midi à se distraire sporadiquement sans jamais se remettre dans le mood pour avancer.

 

Personnellement, je dors toujours pile une heure quand je fais la sieste en semaine, réglée comme un coucou suisse... le commun des mortels peut éventuellement mettre un réveil. Tout le monde n'a pas forcément besoin d'une heure, ça dépend des gens. Je sais que l'un de mes colocataires se ressource bien en dormant seulement vingt minutes, mais si il dort plus, il va y rester au moins deux heures et se taper l'équivalent d'un second matin dans sa journée. Pour que la sieste soit bénéfique, il faut s'y habituer, et trouver son rythme. Ce n'est pas fait pour tout le monde, mais maintenant que je maîtrise le processus, ça me fait souvent du bien de lâcher prise pour une heure de sommeil, après je me sens en forme et détendue, prête à me remettre sur le chemin de l'écriture.

10 - Regarder un film 

 

Là encore, on part sur une grande « perte » de temps vis à vis du travail, mais ça peut être bénéfique si vraiment ça ne veut pas venir, si à chaque fois qu'on s'y met, on sens cette envie irrépressible… de ne pas écrire. Je peux vous le dire, peut-être que ça vous aidera à vous sentir mieux : j'ai déjà fini d'écrire un chapitre (2-3 pages), de 16h30 à 18h (il faut savoir que 18h30 max c'est la fin de journée pour moi), après avoir regardé Pretty Woman.  

11 - Changer d'endroit

 

Parfois, c'est aussi le milieu dans lequel on est qui peut ne pas nous convenir, même si on a du mal à s'en rendre compte. Aller dans un café, dans une bibliothèque… ou même dans l'appartement d'un ami qui est au travail (si vous avez ses clefs bien sûr, sinon c'est illégal), ça peut aider. Juste changer de décors. On prend ses clics et ses clacs et basta ! Bon par contre, si une fois là-bas ça ne vient toujours pas… c'est ballot. Prévoyez autre chose à faire si jamais… ?

12 - Remettre à demain

 

Malheureusement, des fois ce sont nos nerfs en pelote qui gagnent la partie... il faut aussi savoir s'avouer vaincu. Toutefois, même lorsqu'on comprend qu'aujourd'hui ça ne marchera pas, et que notre roman va en rester au même point que la veille, on peut toujours essayer d'en tirer profit, et de finir la journée sur une impression bénéfique. 

 

C'est l'occasion de prendre du temps pour soi, si on est tellement à cran que rien est assez relaxant pour nous remettre dans le chemin des mots, c'est le moment de prendre un RTT, en plus ça tombe bien, y a même pas besoin d'aller demander au patron. Même si c'est agaçant, et qu'on se sent frustré de ne pas avoir avancé, il faut se débarrasser de toutes ces sensations négatives en vue du lendemain. Si on les ballottent d'un jour à l'autre, on risque de vraiment finir par ne plus avancer du tout, ce qui crée un cercle vicieux. À la place, mieux vaut faire tout ce qu'on à envie, prendre le temps pour des activités plus longues qu'on a du mal à s'autoriser d'habitude, comme une séance de shopping, un marathon d'une série, une lecture à laquelle on ne touchait plus, ou la trilogie du Seigneur des Anneaux en version longue (un jour j'y arriverais ) ! 

 

Morale de l'histoire, le plus important, quelques soient les méthodes employées, c'est de se relaxer, de ne pas se culpabiliser d'avoir besoin de souffler parfois, le travail d'un écrivain dépend beaucoup de son humeur (comme dans la plupart des métiers créatifs je pense). Travailler à vous sentir bien c'est déjà vous occuper un peu de votre roman.

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