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Un petit carnet rouge

Titre : Un petit carnet rouge

Auteure : Sofia Lundberg

Maison d'édition : Calmann-Lévy

Genre : Récit de vie, drame, littérature suédoise

Nombre de pages : 350

 

 

Pour la petite histoire :

 

J'ai offert ce roman à ma tante pour Noël il y a environ deux ans. Lorsque je choisi un livre pour quelqu'un, même si j'essaie au maximum de respecter ses goûts, je prends toujours quelque chose que j'aimerais lire aussi. Non pas dans l'espoir de me le faire prêter par la suite, mais parce que je me dis que ça augmente les chances que ça plaise aussi à la personne à qui je l'offre. Un peu comme : "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse."... et bien, ne fait pas lire à quelqu'un un roman que tu ne voudrais pas lire toi. Du coup, je ne sais pas si elle l'a lu depuis, mais pour ma part je me suis offert l'ebook, parce qu'il me tentait vachement mine de rien ! :D

 

 

Quatrième de couverture :

 

Doris, âgée de 96 ans, habite seule dans un petit appartement de Stockholm. Ses journées sont rythmées par le défilé régulier d'auxiliaires de vie et par les appels de sa petite-nièce Jenny, sa seule famille et source de joie, qui vit aux États-Unis. Son bien le plus précieux est un carnet d'adresses, qu'elle possède depuis 1928. Ce petit objet rouge contient le souvenir des gens qu'elle a rencontrés tout au long de son existence. Au terme de sa vie, Doris décide de coucher sur papier l'histoire de ces personnes dont elle a rayé les noms à mesure qu'elles ont disparu de ce monde. De la riche et excentrique Suédoise dont elle a été la domestique aux plus grands couturiers français qui l'ont vue porter leurs créations, de la veuve qui lui a appris l'anglais sur le bateau l'emmenant à New York à l'aube de la guerre à l'amour de sa vie rencontré à Paris... l'existence de Doris est une épopée romantique, émouvante et parfois tragique.

 

 

Ce que j'en ai pensé :

 

Tout d'abord, il faut savoir que de manière générale, et plus encore depuis quelques temps : j'adore les récits de vie (Geisha, qui en est un très bon exemple, est l'un de mes romans préférés). Je ne sais pas pourquoi je me suis mise à apprécier ce style d'écriture plutôt qu'un autre, mais il fonctionne très bien sur moi. À mes yeux, les histoires d'un personnage se retournant sur sa vie pour nous délivrer ce qu'il en a appris ou en a retiré, c'est parlant. Ce sont des récits qui, si ils sont réussi, sont marqués par une forme de sagesse, de hauteur... le recule que ne manque pas d'avoir le personnage rend le récit plus profond, mais réussi également à exacerber les passions qui seront à ses yeux pas moins que celles englobant sa vie.

 

Bref, je déblatère, tout ça pour en arriver à : j'ai adoré Doris ! Une femme de 96 ans, qui a vécu longtemps, certes, mais dont l'existence a surtout été parcourue par des drames, des bouleversements historiques, des espoirs, de l'amour... sa vie n'est pas vraiment une épopée, mais elle a la densité des destins malmenés, sans se départir de son réalisme. Doris, jeune fille puis femme, m'a faite voyager, m'a attachée à ses malheurs, ses petites joies et les aléas de son parcours. Doris devenue une vieille femme au seuil de sa vie, m'a émue, attendrie et profondément touchée.

 

Le récit, qui se construit sur une classique alternance présent/passé, est équilibré et efficace. Au début, j'ai largement préféré le passé que nous raconte Doris en se remémorant les noms figurants sur son carnet d'adresse. J'étais curieuse face à cette enfance difficile dans une Suède remplie de mystères à mes yeux. Petit à petit, j'ai aimé faire la connaissance de Jenny, sa nièce et seule famille, et je me suis retrouvée plus concernée par le présent.

 

Un petit carnet rouge, c'est aussi des histoires d'amours contrariés. Ça a toujours été une forme de péché mignon pour moi (ai-je déjà assez répété à quel point je chéri de tout mon petit cœur Roméo & Juliette ?)... et on peut dire qu'ici je suis servie ! La vie de Doris est traversée de part en part par cette difficile réalité. Que ce soit l'amour d'une vie, celui d'une sœur ou d'un ami chéri... ses affections sont malmenées, amenant Doris (et nous à travers elle) à n'en comprendre que mieux la valeur. C'est en aimant qu'on trouve la force de continuer, et le visage gravé dans la mémoire d'un vieil ami peut être un moteur dans les moments difficiles plus que tout autre chose. La vie de Doris m'a donné du grain à moudre, éclairant des réflexions laissées endormies depuis bien longtemps dans mon esprit. Au milieu de l'étrange période dans laquelle nous vivons, j'ai eu l'impression de retrouver quelques notions de l'essentiel, au sein de mes sentiments.

 

Au final, j'ai refermé ce roman le cœur chamboulé, les larmes aux yeux. Si vous venez à lire cette histoire, je vous laisserais juger de sa fin. Est-elle triste ou heureuse ? C'est difficile à dire. Émouvante en tout cas, c'est certain. Une apothéose après une course contre le temps et les regrets, à défaut de pouvoir lutter contre la mort. 

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